Jurassic World : Fallen Kingdom (2018)

Réalisé par : Juan Antonio Bayona

Ecrit par : Colin Trevorrow et Derek Connolly

Avec : Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Rafe Spall, Toby Jones, James Cromwell, Isabella Sermon

Jurassic World 2 était ma plus grosse attente de cette année 2018. Je suis fan de la saga depuis que ma maman m’a emmenée, à l’âge de six ans, dans le cinéma de ma petite ville afin d’y découvrir Jurassic Park. Quel choc ! Une extraordinaire passion pour ce film s’en est suivie. Quel plaisir de repenser aux livres à colorier retraçant les grandes scènes du film, et à cette vieille VHS toute abîmée à force d’avoir tant de fois tourné dans le magnétoscope ! Jurassic Park était si étroitement mêlé à mes souvenirs d’enfance que les enjeux étaient énormes avec ce cinquième volet. Et si, en plus, on me promet le retour de Ian Malcolm, le meilleur personnage tous films confondus, mes espoirs n’en sont que doublés. Il n’était pas question de se louper, en somme.

Trois ans se sont déroulés depuis les événements tragiques qui ont provoqué la fermeture de Jurassic World, le parc d’attractions consacré aux dinosaures situé sur Isla Nublar. Les animaux sont restés sur l’île depuis, livrés à eux-mêmes. Lorsqu’un volcan menace d’entrer en éruption, une question se pose : faut-il laisser la nature suivre son cours et la race des dinosaures s’éteindre à nouveau, ou faut-il les considérer comme une espèce animale à part entière, et donc la sauver de l’extinction ? Pour Claire Dearing, l’ancienne responsable du parc, cela ne fait aucun doute : les animaux doivent être extraits de l’île afin d’être préservés. Pour mener à bien son projet, elle trouve une aide inespérée en la personne de Benjamin Lockwood, ancien acolyte de John Hammond, et d’Owen, son ex-amant dompteur de raptors. Une expédition sur Isla Nublar est donc organisée, mais une fois sur l’île, nos protagonistes vont vite se rendre compte que les dinosaures sont loin d’être la pire menace à laquelle ils devront faire face…

La première chose qui m’a sauté aux yeux lorsque je visionnais ce Jurassic World : Fallen Kingdom, ce sont ses grandes similitudes avec Le Monde Perdu. En effet, l’intrigue est peu ou prou identique : les dinosaures sont capturés sur l’île par une bande de militaires/mercenaires dans le but de soi-disant les préserver, opération qui cache en fait une visée purement financière. Attention, il ne s’agit pas du tout d’un reproche mais bien d’une constatation. En effet, l’histoire n’est pas un simple copier/coller pour autant, et on s’amuse plutôt à repérer les clins d’œil aux deux premiers volets de la trilogie originelle. Car oui, les fans les plus assidus ne manqueront pas de relever les nombreuses références à Jurassic Park premier du nom : une revisite de ma scène favorite (où Alan et les enfants fuient dans la prairie, entourés de gallimimus), nos héros subjugués par un brachiosaure à leur arrivée sur l’île, le T-Rex qui avale goulûment une chèvre, un joli clin d’œil à la scène de la cuisine, le reboot in extremis du système, un dino qui ouvre une porte ne tournant lentement la poignée…

Outre ces détails amusants, le film nous offre une première heure démentielle. Les scènes d’action, très réussies, s’enchaînent. Le rythme ne faiblit pas, et les scènes dynamiques se succèdent. On a ainsi droit à une très belle scène d’ouverture, à une autre, fameuse, impliquant les fameuses gyrosphères présentes dans le précédent volet… Le spectateur n’a pas le temps de reprendre son souffle, il est immergé dans l’action. Le film accuse toutefois un petit coup de mou en milieu de parcours, lorsque nos personnages quittent l’île, mais il reprend rapidement du poil de la bête lorsque l’Indoraptor, espèce hybride cauchemardesque, entre en scène. Cela donne lieu à de très belles scènes, notamment l’une se passant sur le toit du manoir Lockwood, ou une autre dans la chambre de la petite Maisie. Patrick m’a d’ailleurs fait très justement remarquer que bon nombre de ces scènes sont tournées à la manière d’un pur film d’horreur, rappelant les bonnes années du studio Hammer ; le fait que Bayona soit un réalisateur qui a déjà trempé dans le cinéma d’horreur (l’Orphelinat, 2007) n’y est pas étranger, et c’est très appréciable, car cela permet d’instaurer une vraie tension.

Le terrifiant indoraptor devant Chris Pratt

Par contre, le film souffre d’un trou scénaristique énorme qui concerne la petite Maisie Lockwwood, dont on apprend

Spoiler

qu’elle a été clonée.

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Le « mystère » qui a été développé autour de cette petite fille durant toute la première partie du film tourne finalement en eau de boudin, car cette révélation n’est pas du tout exploitée par la suite. Cela dit, je pense que cette ellipse est finalement une bonne chose. A mon sens, c’est une piste qu’il ne fallait pas creuser davantage car elle n’apporte rien. Peut-être valait-il mieux alors carrément ôter cet élément du scénario ?

Parlant de la petite fille, il s’avère que son personnage m’a beaucoup plu. Je la trouvais attachante, et ses réactions réalistes. Il est pourtant rare que les personnages d’enfants dans les films (d’horreur, surtout) trouvent grâce à mes yeux. Peut-être est-ce dû au talent de la jeune Isabella Sermon, qui l’interprète de manière très convaincante.

En ce qui concerne les autres personnages, j’ai trouvé celui de Claire un peu plus intéressant que dans le volet précédent, notamment à la fin, lorsqu’elle est confrontée à des choix difficiles. Le personnage de Chris Pratt est un peu en retrait mais reste toutefois sympathique. De plus, les scénaristes ont eu le bon goût de ne pas nous resservir la pseudo histoire d’amour entre les deux, et de ne pas insister sur la relation conflictuelle qu’ils entretiennent. Les nouveaux personnages (la vétérinaire badass et le comic relief un peu niais) sont développés juste ce qu’il faut pour nous être agréables et nous arracher un sourire lorsque la scène s’y prête. Les méchants, quant à eux, sont peut-être un peu caricaturaux, le personnage de Rafe Spall en tête, mais n’oublions pas que lorsqu’il est question d’argent, les comportements les plus vils restent possibles.

Enfin, l’une des grandes forces du film est son final : il est tout simplement parfait ! Les scénaristes ont fait le choix de nous offrir une fin qui, en plus d’être audacieuse, est diablement excitante. Elle ouvre de toutes nouvelles perspectives pour la suite, et m’a même donné la chair de poule tant elle est prometteuse. Le monologue de Ian Malcolm (je t’aime Ian mais j’aurais aimé te voir un peu plus) qui clôture le film laisse le champ libre à toute une série de questionnements auxquels il serait intéressant d’apporter des réponses dans les chapitres à venir. Toujours est-il qu’avec cette fin, Jurassic World n’a jamais aussi bien porté son nom.

Merveilleux Jeff Goldblum !

En définitive, que les fans de la première heure soient rassurés : ils peuvent s’aventurer sans crainte dans le monde jurassique une nouvelle fois.

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