Réalisé par : Wes Craven
Ecrit par : Kevin Williamson
Avec : Neve Campbell, David Arquette, Courteney Cox, Skeet Ulrich, Matthew Lillard, Jamie Kennedy, Rose McGowan
Quel est ton film d’horreur préféré ? Pour moi, il s’agit définitivement de Scream. Ce chef-d’œuvre n’a pourtant pas toujours été aussi cher à mon cœur par le passé. En effet, au départ, à cause de mon manque de connaissances et de goût, je croyais que Scream était un bête slasher comme les autres. Puis, un jour, je me suis rendu compte que je le visionnais au moins une ou deux fois par année depuis sa sortie et ça me procurait une joie incroyable à chaque visionnement, comme si je revoyais un vieil ami. Et c’est à ce moment précis que je me suis rendu compte que Scream était mon film favori et possédait toutes les qualités qu’un film peut avoir.
Dans la petite ville tranquille de Woodsboro, Sidney (Neve Campbell) et ses amis vivent une adolescence tout ce qu’il y a de plus normale : ils vont à l’école, certains d’entre eux ont un emploi le soir, ils font parfois la fête et les garçons sont très libidineux. Qu’est-ce qui pourrait bien chambouler leur petit train-train quotidien ? Un meurtrier masqué, bien sûr ! Ce dernier s’en prendra tout particulièrement à Sidney qui fera tout pour survivre aux attaques répétées de cet assassin.
Ecrire une critique pour Scream est une tâche ardue puisque je pourrais simplement mettre une photo de moi, les pouces levés, avec une légende où il est écrit « Ce film est parfait ». Parce que comment rendre justice à une œuvre si influente et mémorable ? Pour bien comprendre l’impact qu’a eu ce film, il faut s’imaginer en plein milieu des années 90. A cette époque, la qualité dans le monde horrifique n’était plus au rendez-vous et il n’y avait plus de sous-genres prédominants. C’est alors qu’est arrivé Kevin Williamson (Dawson, The Faculty) avec son scénario de Scream, originalement nommé Scary Movie. Rapidement, Craven s’est joint à la partie et les deux ont complètement relancé le slasher en nous offrant un film qui s’amuse allègrement avec les conventions du genre.
En effet, les personnages ont presque conscience qu’ils sont dans un film d’horreur et n’hésite pas à nous le rappeler. Le personnage de Sidney (Neve Campbell) explique au tueur que les victimes sont idiotes de monter les escaliers au lieu de s’enfuir par l’extérieur alors qu’elle va elle-même faire cette erreur une minute plus tard. Le personnage de Randy (Jamie Kennedy), véritable encyclopédie du cinéma, explique les règles qu’il faut suivre afin de survivre dans un film d’horreur (et que tous les héros vont briser). Ces passages métas sont une véritable déclaration d’amour pour tous les fans d’horreur.
De plus, la réalisation Wes Craven est une des raisons qui rendent le film si parfait. Celle-ci est brutale et effrayante. Alors que de nombreux slashers de l’époque montraient des tueurs lents et presque indestructibles, Wes a plutôt choisi d’avoir un tueur plus humain. Ce dernier, bien que parfois maladroit, s’amuse avec ses victimes avant de les achever. Vous n’avez qu’à voir la première scène du film pour en être convaincu.
Par ailleurs, cette première scène est sans aucun doute une des meilleures jamais réalisées, rappelant le classique Psycho (1960) d’Alfred Hitchcock. La performance de Drew Barrymore est parfaite dans le rôle de l’adolescente en détresse et on comprend facilement que ses options sont limitées. De par sa réalisation, Wes réussi à nous tenir en haleine constamment jusqu’à ce qu’apparaisse le titre.
Mais ce n’est pas la seule actrice qui tire son épingle du jeu. En fait, tous les acteurs sont excellents dans la peau de leur personnage. Le trio principal composé de Neve Campbell, David Arquette et Courteney Cox possède une chimie extraordinaire. C’est sans compter Jamie Kennedy, dans le rôle de Randy, qui est l’incarnation cinématographique de tout fan d’horreur et qui le joue à merveille. Cependant, le meilleur et le plus cher à mes yeux reste Matthew Lillard (Stuart) qui possède une folie et un jeu physique propre à lui-même. Aucun acteur ne semble se donner autant corps et âme que lui dans ce film.
De plus, Scream atteint son apogée au troisième acte, lors d’une petite fête d’adolescents dans une maison isolée. Wes Craven, ayant bien développé ses personnages, en profite maintenant pour les massacrer. Toute cette scène est phénoménale et, lorsque le tueur est révélé, on ne peut qu’être abasourdi par cette surprise.
Qu’on aime Scream ou qu’on ait tort, on ne peut nier que Scream a probablement été l’un des films ayant eu le plus d’influence dans le monde cinématographique. Sans lui, il n’y aurait pas eu de renouveau du slasher, ni de vague de parodies loufoques à la Scary Movie (pour ça, il aurait fallu s’abstenir, cependant). Il a relancé l’horreur alors que le genre était au point mort et ça, c’est tout un exploit.