The Conjuring : The Devil Made me Do it

Réalisé par : Michael Chaves

Ecrit par : David Leslie Johnson-McGoldrick

Avec : Patrick Wilson, Vera Farmiga, Ruairi O’Connor, John Noble

Quel plaisir de retrouver les salles obscures après de si longs mois confinés entre les murs de notre salon ! On peut dire ce qu’on veut sur le prix des places de cinéma, la diversité de l’offre en streaming, le manque de courtoisie des spectateurs, mais la sensation ressentie lorsque l’on prend place dans son siège et que les lumières de la salle s’éteignent est vraiment incomparable ! Et quoi de mieux pour fêter dignement cette réouverture des cinémas qu’un petit film d’horreur ? Et pas n’importe lequel : The Conjuring 3, film attendu depuis un an par bien des amateurs d’horreur de par le monde. En faisais-je partie ? Oui et non. Hormis le Conjuring original, aucun autre épisode du « Conjuring Universe » n’avait trouvé grâce à mes yeux, jusqu’à l’excellent Annabelle Comes Home, qui avait réussi à me redonner espoir en la franchise. Alors, ce Conjuring troisième du nom : espoirs déçus ou vraie bonne surprise ?

La possession démoniaque peut-elle être évoquée comme circonstance atténuante lorsqu’un crime atroce a été commis ? C’est la question à laquelle vont devoir répondre les Warren, lorsque le jeune Arne, accusé d’avoir poignardé un homme, affirme avoir été sous l’emprise d’un démon au moment du meurtre… Au cours de leur tentative désespérée d’épargner à Arne la peine de mort, Ed et Lorraine Warren ne se rendent pas compte qu’ils sont en train de mettre en péril leur propre vie…

Tout d’abord, lorsque j’ai entendu parler de ce film pour la première fois, on ne peut pas dire que j’ai été emballée. Le deuxième volet m’avait considérablement déplu, et je n’étais pas prête à accorder toute ma confiance au réalisateur Michael Chaves, dont le précédent film, The Curse of La Llorona (2015), m’avait laissée de glace. Par contre, lorsque le sujet du film a été dévoilé (le cas d’un homme accusé de meurtre qui évoque la possession démoniaque pour se disculper), mon intérêt s’est ravivé. Ayant beaucoup apprécié le film The Exorcism of Emily Rose (2005), un “film de procès” me tentait beaucoup. Mais, plus les minutes de ce Conjuring 3 s’égrenaient, plus il devenait clair que ce n’était pas du tout ce à quoi nous aurions droit. Finalement, ma déception n’a été que de courte durée, tant il m’a vite semblé évident que l’angle choisi par le scénariste était davantage policier que judiciaire. Il s’agit en effet d’une véritable enquête dans laquelle nous emmènent les Warren.

En parlant des Warren, il s’agit pour moi de la grande force du film. J’adore la façon dont ils sont représentés à l’écran : leur complicité, leurs interactions, tout est excellent ! Je crois sans peine en l’authenticité de leur relation. Il est d’ailleurs arrivé à plusieurs reprises, au cours de leurs multiples aventures, qu’ils m’arrachent une petite larme, comme lorsqu’Ed prend la guitare dans Conjuring 2, à la fin d’Annabelle 3 ou même à la fin du Conjuring qui nous occupe aujourd’hui. J’admets que certains dialogues sont parfois un peu « cheesy », mais qu’importe, leur alchimie est parfaite ! Je vais tenter de ne pas en dévoiler trop, mais j’ai particulièrement apprécié le fait que dans ce volet, l’antagoniste a de bonnes raisons d’exécrer l’amour que se portent les Warren, et tente de s’en servir contre eux. Cela a du sens.

Spoiler

En effet, on découvre que la personne responsable des possessions est en fait une sorcière, forcée de se cacher pendant longtemps car née d’un amour interdit entre une femme et un homme d’Eglise, et qui a succombé à l’attrait des forces démoniaques.

[collapse]

De plus, les prestations de Patrick Wilson, qui incarne cette fois un Ed Warren affaibli physiquement, et de Vera Farmiga, dans la peau d’une Lorraine qui gère la situation une fois de plus, contribuent grandement à nous faire apprécier ce couple. Les autres comédiens ne sont pas en reste, notamment Ruairi O’Connor, dans le rôle d’Arne, qui est tout simplement époustouflant. J’aimerais d’ailleurs beaucoup le revoir dans d’autres productions tant sa performance m’a impressionnée.

Autour du couple Warren gravite une série de personnages secondaires intéressants (l’histoire du personnage de John Noble mériterait d’ailleurs d’être creusée) et sympathiques. Le policier ainsi que l’avocate apportent de petites touches d’humour franchement réussies.

Il ne faut pas croire pour autant que le film est exempt de toute tension, car ce n’est pas du tout le cas. Les scènes d’horreur sont très réussies, les décors sont propices aux frissons, et les jump scares ne sont pas utilisés de façon outrancière comme c’est souvent le cas. La scène où Ed et Lorraine se trouvent au cœur d’une sombre forêt est très efficace, tout comme la scène d’ouverture ou la scène du meurtre perpétré par Arne. En outre, j’ai trouvé le film un chouïa plus violent que ses prédécesseurs. Ce qui est sûr, c’est que la réalisation de Michael Chaves, bien qu’imparfaite, est nettement plus affirmée et moins passe-partout que dans son précédent long métrage. Par contre, je me dois de signaler un gros handicap du film : son montage. Les transitions entre les scènes sont très souvent catastrophiques, et manquent même de gâcher certains moments pourtant réussis, et de casser sérieusement le rythme.

Pour ce qui est de l’antagoniste du film, je ne dévoilerai pas ici sa nature, mais j’ai trouvé qu’il était judicieux de ne pas s’en tenir aux « simples » démons habituels. Cela apportait un petit vent de fraîcheur par rapport aux précédents films. D’ailleurs, l’intrigue du film en elle-même était bien supérieure à ce qui nous a été donné dans Conjuring 2 ou Annabelle : Création que je qualifie sans honte de « gros foutoir ». Ici, la trame narrative se déroulait de façon limpide et cohérente, et était passionnante à suivre.

Si vous cherchez le film qui marquera votre retour dans les salles obscures, je ne peux que vous conseiller The Conjuring : The Devil Made Me Do It qui, de mon point de vue, redore franchement le blason de la saga horrifique. A quand le prochain ?

This entry was posted in c and tagged , , , , , , , , . Bookmark the permalink.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *