The Rental (2020)

Réalisé par : Dave Franco

Ecrit par : Dave Franco et Joe Swanberg

Avec : Dan Stevens, Alison Brie, Sheila Vand, Jeremy Allen White

The Rental a eu la chance (?) de bénéficier d’une sortie cinéma en Belgique en ce mois d’août. Je ne suis toutefois pas persuadée que les spectateurs se rueront pour voir le film, pandémie oblige, mais aussi parce que la promotion fut quasi inexistante. Pourtant, The Rental n’a pas à rougir de ce qu’il a à offrir, et une sortie sur grand écran est méritée : avec son pitch accrocheur, cette première réalisation de Dave Franco, sur le thème de l’invasion de domicile, est somme toute plutôt satisfaisant.

Deux collègues de travail, Charlie et Mina, décident de s’octroyer un petit week-end de détente dans une superbe villa de location surplombant l’océan. Ils espèrent ainsi pouvoir décompresser et faire la fête en compagnie de Michelle, la femme de Charlie, et de Josh, qui se trouve être à la fois le compagnon de Mina et le frère de Charlie. Une fois arrivés sur place, leurs attentes ne sont pas déçues : l’endroit est vaste et la vue splendide. Seule ombre au tableau : l’homme qui les accueille met tout de suite Mina mal à l’aise, et les mauvaises surprises s’enchaînent. Le week-end qui les attend s’annonce…  mortel.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le film prend son temps. On découvre, en même temps que les personnages, l’environnement dans lequel ils vont passer le week-end, mais surtout la nature des relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres. Certes, le rythme est lent, et le film s’apparente alors plus à un drame qu’à un thriller. Cela ne m’a pas dérangée le moins du monde : la photographie est léchée, les plans soignés, et le spectateur reste dans l’attente du moment où ce que l’on sait inévitable (l’invasion de domicile) finira par éclater. La tension s’installe donc tranquillement mais malheureusement, lorsque la menace devient concrète et que l’action prend véritablement de l’ampleur, les événements s’enchaînent peut-être un peu rapidement en comparaison avec la longue mise en place à laquelle nous avons eu droit. Malgré cette petite frustration, ce qui se passe à l’écran est intéressant, bien ficelé, et l’on a droit à quelques brefs mais chouettes moments de suspense. Pas de véritable surprise à l’horizon, mais une efficacité certaine.

Ceci étant dit, le véritable point faible du film ne se situe pas là : il s’agit des personnages. Ainsi, deux des personnages principaux (Charlie et Mina) sont totalement détestables, et un troisième, Josh, sans être véritablement désagréable, écope hélas d’un background qui rend difficile toute compassion à son égard.  Seule Michelle (campée par Alison Brie, la femme du réalisateur) paraît aimable et nous arrache un peu d’empathie. Pour les autres, je dois bien avouer qu’on se balance pas mal de ce qui peut leur arriver. Si on est censé les apprécier, c’est loupé. Par contre, si le but est de nous les rendre antipathiques, alors les acteurs (Dan Stevens et Sheila Vand) sont vraiment bons car on voue rapidement une haine féroce à l’encontre des deux collègues/trous du cul qu’ils incarnent.

Enfin, les dernières minutes du long métrage ont le bon goût de ne pas ensevelir le spectateur d’explications inutiles, qui contrasteraient avec la simplicité à laquelle le film nous a habitués jusqu’alors, et se révéleraient finalement superflues.

Première réalisation maîtrisée, donc, pour Dave Franco. Tout cela me semble bien prometteur, et je suis partante pour en découvrir davantage. Avec un peu plus d’audace, cette fois.

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