The Predator (2018)

Réalisé par : Shane Black

Ecrit par : Shane Black et Fred Dekker, d’après les personnages créés par Jim et John Thomas

Avec : Boyd Holbrook, Olivia Munn, Sterling K. Brown, Thomas Jane, Jacob Tremblay, Keegan-Michael Key, Alfie Allen

S’il y a bien une chose que The Predator a réussi, c’est de faire parler de lui. En effet, juste avant sa sortie en salles, Olivia Munn, l’une des actrices principales du film, a dévoilé qu’un des acteurs et ami du réalisateur était un délinquant sexuel, ce qui a créé un tollé. L’histoire aurait pu ne pas aller plus loin, mais, lors de l’avant-première, seuls Olivia Munn et Jacob Tremblay, un enfant de 12 ans, étaient présents pour faire la promotion du long-métrage, les autres acteurs et le réalisateur les laissant à leur sort. Bref, dans une époque où les inégalités envers les femmes sont dénoncées et où les accusations sexuelles ne mènent malheureusement souvent à rien, la réaction de l’équipe est très douteuse. Mais le film en soi est-il bon ou est-il à l’image de la controverse qui a accompagné sa sortie ?

Alors que Quinn McKenna est en mission militaire pour récupérer des otages, il assiste au crash d’un vaisseau spatial. Persuadé que l’armée cherchera à le faire taire, il récupère sur le vaisseau quelques pièces de technologie extra-terrestres, qui finissent par échouer dans la maison de son ex-femme et de son fils. Pendant ce temps, le Dr Bracket, une biologiste, est engagée par l’armée pour étudier l’extraterrestre qui se trouvait dans le vaisseau, un prédateur. Cependant, ce dernier réussit à s’enfuir, déterminé à récupérer ses armes. Tous nos personnages vont devoir s’unir afin de combattre ce chasseur sanguinaire…

Ce qu’il y avait de bien avec le premier film de John McTiernan, c’est qu’on avait peur pour les personnages car on les sentait réellement en danger. Malgré la présence de Schwarzenegger, Predator de 1987 est loin d’être seulement un film bourrin dans lequel des soldats se battent contre un extra-terrestre. Au contraire, on assiste à un excellent film d’horreur dans lequel Arnold est vulnérable et ne réussit à s’en sortir que parce qu’il a beaucoup de chance.

Pour The Predator, adieu la subtilité et l’horreur, et bonjour les soldats crades et vulgaires pour lesquels on n’a aucune empathie. C’est un des plus gros défauts du film : les personnages sont tous détestables, en particulier McKenna et sa troupe de militaires complètement niais qui ne passent pas une seconde sans faire une mauvaise blague. Mais ils ne sont pas les seuls personnages qui n’inspirent que du dégoût. Le personnage d’Olivia Munn (même si l’actrice joue du mieux qu’elle peut) est extrêmement mal écrit et, plutôt que de donner l’image d’une femme forte, se montre simplement condescendant.

De plus, le scénario et la réalisation semblent être une parodie du film original tant les éléments sont absurdes. Par exemple, le prédateur est un chasseur et un chasseur a évidemment toujours avec lui ses chiens de chasse. Donc, on a droit, dans The Predator, à des chiens prédateurs avec les tresses de prédateurs. Et on les voit souvent, si souvent que cela en devient un running gag. Et que dire de la dernière scène ? Celle-ci est si véritablement idiote qu’on est en droit de se demander si le réalisateur ne se moquerait pas carrément du spectateur.

Toutefois, l’absurdité atteint parfois un tel paroxysme qu’elle en devient divertissante. Donc, le chien prédateur qui est si ridicule au départ devient hilarant alors qu’il rapporte des armes aux humains. Il arrive la même chose avec les décisions des personnages principaux. Elles sont tellement risibles qu’on ne peut qu’être fascinés par tant de bêtise. C’est ce qui arrive lorsqu’un des soldats se fait couper les jambes par un champ magnétique alors qu’il aurait facilement pu éviter ce sort.

Par contre, le film regorge de scènes gores qui rappellent le premier opus. Alors que l’original ne nous ménageait pas en nous montrant cadavres écorchés et membres arrachés, The Predator continue dans cette veine et ne lésine pas pour nous montrer de l’hémoglobine, ce qui est bien le seul et unique élément fidèle au film de 1987.

Or, ce n’est pas suffisant pour être à sa hauteur. Le fait que The Predator soit tellement ridicule que ça en devient divertissant n’en fait pas un bon film pour autant, loin de là. Arnold Schwarzenegger a refusé de participer à cette mascarade, malgré la demande de Shane Black, et il avait bien raison.

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