The House with a Clock in its Walls (2018)

Réalisé par : Eli Roth

Ecrit par : Eric Kripke, d’après le roman de John  Bellairs

Avec : Jack Black, Cate Blanchett, Owen Vaccaro, Kyle MacLachlan

Je n’ai jamais été fan d’Eli Roth : Cabin Fever m’avait certes marquée, mais Hostel, lui, m’avait profondément dégoûtée, et Knock Knock tout bonnement consternée. Je ne suis pas non plus une grande amatrice de films pour enfants. Si ceux qui ont bercé ma jeunesse trouvent toujours grâce à mes yeux, il est vrai que je me déplace rarement dans une salle de cinéma pour en découvrir de nouveaux. Comment me suis-je retrouvée à visionner The House with a Clock in Its Walls, me direz-vous alors ? Pour Jack Black, pardi ! Et je n’ai pas été déçue.

1955. Le petit Lewis, dix ans, vient de perdre ses parents dans un accident. Désormais orphelin, il est accueilli par son oncle Jonathan Barnavelt, personnage excentrique qui vit dans un étrange manoir et semble vouer une véritable passion à la fête d’Halloween. Alors que Lewis tente de s’acclimater à sa nouvelle vie, avec l’aide de Mme Zimmerman, la voisine, il ne tarde pas à se rendre compte que des forces magiques sont à l’œuvre dans le manoir…

Je ne peux que commencer cette critique en parlant du fameux Jack Black. Il est sensationnel ! Il est comme un poisson dans l’eau dans son rôle d’oncle fantastiquement fantasque. Son air délicieusement espiègle rend son personnage d’original au cœur tendre absolument irrésistible.

La suite du casting n’est pas en reste : en plus d’une Cate Blanchett surprenante dans un rôle auquel elle ne nous a pas habitués, l’adorable Owen Vaccaro (dans le rôle de Lewis, le petit orphelin) se démarque véritablement. De par son naturel et la palette d’émotions qu’il déploie avec talent, il parvient à faire en sorte qu’on s’attache rapidement à ce petit bonhomme avec ses lunettes d’aviateur perpétuellement vissées sur le front.

En outre, le duo Jack Black/Cate Blanchett, que je n’aurais jamais imaginé voir un jour, fonctionne à merveille ! La relation très pince-sans-rire qui unit les deux personnages est un régal pour le spectateur. Les piques qu’ils se lancent sans cesse sont aussi drôles qu’inattendues dans un film de ce genre (entendre un « Va te faire pendre » dans un film pour enfants, à mon époque en tout cas, ce n’était quand même pas courant.) Ce couple platonique (ceux qui ont vu le film comprendront ce choix d’adjectif) est d’ailleurs l’un des grands atouts du film.

L’autre grande qualité du long métrage est ses dialogues. Ceux-ci sont vraiment très drôles et bien écrits. Je me suis esclaffée de bon cœur à de multiples reprises, notamment lors d’un mémorable match de basket. Certes, il y a bien quelques blagues un peu enfantines ci et là (la plaisanterie récurrente impliquant un arbuste-lion pris de diarrhée n’est pas celle qui m’a fait le plus rire, je dois bien le dire) mais le film contient le grain de folie nécessaire pour faire passer le tout. Contre toute attente, le film parvient même à rendre drôle la scène complètement dingue où un bébé arbore la tête d’un Jack Black adulte. Oui oui.

L’intrigue du film, quant à elle, contient juste ce qu’il faut de complexité et de mystère pour ne pas ennuyer les adultes tout en ne perdant pas le jeune public. Celui-ci sera apte à comprendre les tenants et aboutissants de l’histoire, sans pour autant que les spectateurs de plus de dix ans se sentent insultés dans leur intelligence. La subtilité qui imprègne certains éléments de l’intrigue y est pour beaucoup. Choisir de situer son film quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale pouvait être chose risquée si on s’y aventurait avec des gros sabots. Or, ici, il est clair que les personnages ont été très marqués par les horreurs de cette guerre encore bien ancrée dans les esprits, mais cela est amené avec la dose d’implicite nécessaire pour éviter de tomber dans les clichés habituels constitués de flash-backs larmoyants en couleur sépia. Ainsi, on saisit sans difficulté les circonstances dans lesquelles le personnage de Cate Blanchett a perdu sa fille et son mari, ou encore que le magicien campé par Kyle MacLachlan ait été si profondément marqué par les atrocités dont il a été témoin.

Le film ne cède donc jamais à la facilité : le happy end bien dégoulinant était pourtant à portée de main, mais ce n’est pas la voie choisie. Au lieu de ça, le spectateur se voit offrir un beau message sur la résilience et la capacité de l’être humain à trouver en lui-même les ressources nécessaires pour traverser les épreuves les plus sombres. Et ce n’est jamais un message vain s’il est bien amené.

Je terminerai en parlant des décors, qui sont de toute beauté. Le manoir de l’oncle Barnavelt, avec ses nombreuses pièces peuplées d’objets insolites, contribue à apporter à cette jolie histoire une ambiance enchanteresse. Les effets spéciaux sont, eux aussi, des plus réussis.

The House with a Clock in Its Walls est le divertissement idéal à déguster en famille en cette période d’Halloween. Si vous n’avez pas d’enfant, allez-y quand même. On n’a que le bien qu’on se fait, comme on dit. Et cette petite gourmandise sera la friandise idéale pour qui éprouverait l’envie de retrouver son âme d’enfant l’espace de deux heures.

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