The Haunting (1963)

Réalisé par : Robert Wise

Ecrit par : Nelson Gidding, d’après le roman The Haunting of Hill House de Shirley Jackson

Avec : Julie Harris, Claire Bloom, Richard Johnson, Russ Tamblyn

Shirley Jackson est une auteure américaine ayant eu un certain succès dans le monde de la littérature horrifique du vingtième siècle. Ses récits ont marqué l’imagination de nombreux lecteurs, et plusieurs adaptations en ont été faites au théâtre. Pourtant, peu ont été portés au grand écran. En fait, le seul ayant eu un certain succès fut The Haunting réalisé en 1963, dont le roman est, selon Stephen King, l’un des plus effrayants du 20e siècle. Ce long-métrage est considéré comme l’un des plus grands classiques de l’horreur, mais a-t-il passé l’épreuve du temps ?

Eleanor, femme d’une trentaine d’années, s’ennuie depuis que sa mère, dont elle s’est occupée toute sa vie, est décédée. Elle décide alors de prendre des vacances et de prendre part à une étude dans laquelle elle et deux autres participants, sans compter le docteur menant les recherches, doivent vivre dans un manoir supposément hanté durant plusieurs semaines. Une fois arrivée, Eleanor se sent irrésistiblement attirée par l’endroit… Et si elle n’était pas là par hasard ?

Plus de cinquante ans après sa sortie, The Haunting reste un chef-d’œuvre de l’horreur, et la réalisation de Robert Wise (West Side Story, La Mélodie du bonheur) y est pour beaucoup. Si le premier acte peut paraître long avec de nombreux dialogues et la narration du personnage d’Eleanor en fond qui parait déplacée au départ, c’est durant les scènes d’horreur que Wise se révèle être un maître dans son art. En effet, dès que la nuit tombe dans le manoir, les plans sont habilement maîtrisés afin de créer une atmosphère claustrophobe pour nos personnages coincés dans cette immense demeure au milieu de nulle part.

Certains diront que les moments horrifiques ne sont pas assez explicites puisqu’ils sont toujours hors caméra, mais c’est cette sobriété qui fait la beauté de la chose. On entend bien d’étranges bruits durant la nuit (des coups sur les murs, des pleurs d’enfants, etc.), mais rien n’est montré. Ceci ajoute une certaine authenticité à cette maison hantée en ne tombant jamais dans le superflu.

De plus, il est intéressant de voir l’évolution psychologique d’Eleanor, personnifiée par l’excellente Julie Harris. Peu à peu, elle ressent une certaine attirance envers la maison, refusant à tout prix de la quitter. Par ailleurs, on en vient à douter de certains évènements surnaturels à cause de l’état mental d’Eleanor. Imagine-t-elle ce qu’elle voit et entend ou est-ce bien réel ?

Le personnage de Theodora est aussi intéressant à analyser puisqu’il s’agit d’un des premiers au sein du cinéma d’horreur à être homosexuel, même si ce n’est pas explicitement dit. Plusieurs éléments dans les dialogues nous poussent vers cette conclusion. Claire Bloom incarne ce personnage à merveille et amène avec succès une relation amour/indifférence entre elle et Eleanor.

Certaines longueurs mises à part, surtout au début, The Haunting possède un défaut majeur : la musique. Cette dernière, vieillotte pour l’époque, brise toute ambiance. Elle donne même une impression de mollesse. Certaines scènes très efficaces débutent en silence et réussissent à effrayer, puis arrive la musique qui ne fonctionne pas du tout avec les images et enlève toute tension. Il aurait été plus judicieux d’incorporer des violons stridents à la Psycho (1960) ou encore de ne pas mettre de musique du tout.

Toutefois, ce défaut n’enlève rien au charme de ce film considéré par beaucoup comme l’un des plus réussis de l’histoire du cinéma d’horreur. Il est définitivement un classique horrifique, contrairement au remake qui a été fait dans les années 2000…

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