Mandy (2018)

Réalisé par : Panos Cosmatos

Ecrit par : Panos Cosmatos, Aaron Stewart-Ahn

Avec : Nicolas Cage, Andrea Riseborough, Linus Roache, Ned Dennehy

Mandy est comme un poème. Chaque couleur a une signification plus ou moins libre à l’interprétation. Chaque ligne de dialogue est recherchée et nous amène à nous poser des questions sur sa signification. Chaque plan est minutieusement étudié par son réalisateur afin d’élever le long-métrage au-delà du simple blockbuster ou série B. Bref, comme un poème, il est difficile de bien comprendre les réelles intentions de l’auteur qui nous envoient métaphores et autres figures de style au visage pour agrémenter son œuvre. Le seul problème est que je déteste profondément la poésie.

Red (Nicolas Cage) et Mandy (Andreas Riseborough) forment un couple tranquille dans une cabane dans les bois jusqu’au jour où une secte débarque et tue Mandy. Red décide alors de se venger.

Vous trouvez mon résumé court ? C’est à l’image de l’intérêt que j’ai eu pour ce film durant mon visionnement. Il y a un courant de plus en plus populaire chez les fans d’horreur que je ne supporte plus. Il s’agit des films qui, visuellement, sont très beaux avec une direction photo magnifique, mais dont le scénario est déficient, voire inexistant. Et c’est le cas de Mandy. Le scénario pourrait facilement tenir sur moins de trente pages malgré une durée de deux heures (or, sachez qu’une page de scénario équivaut en moyenne à une minute à l’écran).

Tout d’abord, il ne se passe presque rien. La plupart des scènes sont constituées de longs plans dans lesquels il n’y a aucune action, ni dialogue, juste de l’exposition. De plus, lorsque certains personnages bougent (ce qui est rare), il y a souvent des effets ralentis ajoutés. En d’autres mots, c’est interminable.

Les quelques dialogues sont par ailleurs insipides. La plupart d’entre eux semblent récités plutôt que joués et ne racontent rien. Par exemple, voici deux des seuls dialogues que Mandy et Red ont entre eux sont :

1. Red : Je me demande si on devrait déménager.

Mandy : Non, je suis bien dans notre chez-nous.

Red : Ok.

2. Red : Quelle est ta planète préférée ?

Mandy : Jupiter. Il y a une tempête géante dont l’œil est si grand qu’il pourrait engloutir la Terre. Et toi ?

Red : Saturne.

Disons qu’avec ce genre de lignes, difficile de s’attacher aux personnages et de s’intéresser émotionnellement à leurs mésaventures.

Et c’est le plus grand problème du film. On se fout de tout. Mandy meurt ? Et puis ? Ce n’est pas comme si on aimait son personnage. Les méchants sont massacrés les uns après les autres ? Et puis ? Je n’ai aucune haine envers eux. A part m’ennuyer, ils ne m’ont rien fait.

Le film est en fait un amalgame de scènes interminables avec des filtres de couleur sur un fond de musique terriblement lourde. Celle-ci est bonne, mais elle est complètement inadaptée à ce qu’on voit à l’écran. Par exemple, lors d’une scène dans laquelle Mandy discute avec une cliente dans une boutique, chaque phrase dite par Mandy se termine par un énorme PA-POM.

Est-ce que tout est mauvais dans Mandy ? Heureusement, non. Tout d’abord, il y a Nicolas Cage dont le rôle lui va à merveille. Les rares moments où il fait quelque chose sont très divertissants. Ces expressions faciales exagérées sont parfaites et il est le seul personnage qui peut nous être moindrement sympathique, surtout lorsqu’il explique à un ami ce qui est arrivé à sa femme.

De plus, si la photographie me paraissait douteuse au début avec des filtres de différentes couleurs ajoutés à la caméra, il faut avouer que, plus le film avance, plus on a l’impression d’être en enfer grâce à une imagerie démente. Le directeur photo n’hésite pas à mélanger habilement noirceur, feu et sang pour donner une dimension infernale au visuel.

Mais Nicolas Cage et la direction photo ne sont pas suffisants pour compenser un scénario inexistant et une réalisation soporifique. Pourtant, il est possible d’avoir un film divertissant et un visuel intéressant, comme It Follows (2014) ou le plus récent Hereditary (2018). Il suffit juste d’avoir quelque chose à raconter.

This entry was posted in m and tagged , , , , , , , . Bookmark the permalink.

2 Responses to Mandy (2018)

  1. Andrée says:

    Le pire film à vie…une pitié!

  2. Pingback:Color out of Space (2019) - L'HEURE DE L'HORREUR

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *