30 Days of Night (2007)

Réalisé par : David Slade

Ecrit par : Stuart Beattie et Brian Nelson

Avec : Josh Hartnett, Melissa George, Ben Foster

La sortie d’un film d’horreur, c’est toujours une bonne nouvelle en soi. Mais la sortie d’un film d’horreur avec Josh Hartnett ? Un véritable événement ! Impossible pour moi de passer à côté. Mais est-il pour autant à la hauteur de mes attentes ? SPOILER : Josh est toujours à la hauteur de mes attentes. En ce qui concerne le film, il faudra lire la critique qui suit pour le savoir.

La petite ville de Barrow, en Alaska, s’apprête, comme chaque année, à plonger dans l’obscurité pour une nuit longue de trente jours. Trente jours d’obscurité totale, durant lesquels les habitants, livrés à eux-mêmes dans cette atmosphère glaciale, vont se retrouver aux prises avec des créatures de la nuit bien décidées de faire d’eux leurs proies…

Situer l’action du film en Alaska est une idée de génie, et ce à plusieurs égards. Il est évident qu’une nuit qui n’en finit pas constitue un terrain de jeu idéal pour des créatures crépusculaires comme les vampires. Mais outre cet aspect « pratique », si je puis dire, le choix de la ville de Barrow, plongée dans l’obscurité, confère également une ambiance tout à fait singulière au film, et apporte une vraie plus-value par rapport à d’autres films de vampires. En effet, les paysages enneigés, sublimes et désolés à la fois, le petit village entouré par la neige de tous les côtés, créent un sentiment d’isolement bien palpable, propre à générer malaise et angoisse au spectateur, qui va vite se sentir prisonnier de cet environnement inhospitalier, à l’image des protagonistes. De plus, le bruit du vent glacial qui souffle sur la ville, rappelant les cris des créatures, ajoute encore à l’inconfort ressenti par le spectateur.

Un paysage sublime et désolé à la fois

Ainsi, lorsque le film débute, et que l’inscription « Dernier jour de soleil » s’affiche à l’écran, on se retrouve directement dans l’attente de cette nuit de 30 jours qui s’en vient, on l’appréhende.  Si bon nombre d’habitants de la ville s’en vont pour l’hiver, le spectateur, lui, ne peut que subir la suite des événements. L’ambiance est tendue, on ignore ce qui se prépare. Lorsqu’un étrange inconnu arrive en ville, que le traîneau, l’hélicoptère et le téléphone se trouvent HS, le spectateur est alors placé dans les conditions idéales pour apprécier le carnage qui ne manquera pas de survenir.

Après une vingtaine de minutes, les créatures se dévoilent furtivement lors d’une attaque aussi brève que sanglante. S’apparentant ni plus ni moins à des animaux en chasse, utilisant leur propre langage pour communiquer entre eux, ils ne chipotent pas. Les attaques sont sauvages, violentes. On a même droit à une enfant vampire décapitée à la hache. Le chaos s’installe rapidement dans la ville entière (une superbe prise de vue aérienne nous montre d’ailleurs la ville à feu et à sang). Toutefois, et c’est regrettable, les vampires paraissent bien moins menaçants lorsqu’ils commencent à parler. Ainsi, le « chef » de la meute passe d’effrayant à ridicule lorsqu’il commence à déblatérer des phrases pseudo-philosophiques à deux balles…

Par ailleurs, le film regorge de bonnes scènes d’action, et d’instants de suspense efficaces, notamment la scène du grenier, où les derniers survivants doivent rester le plus silencieux possible pour ne pas attirer la meute. De plus, « l’espace » qui se situe sous les maisons (qui sont comme montées sur de petits pilotis) est utilisé de manière efficace, que ce soit lorsque le vampire y entraîne subitement sa proie, ou lorsque les personnages y trouvent refuge.

Le magnifique Josh se cachant astucieusement sous une maison

En outre, le personnage principal, Eben (incarné par le merveilleux, magnifique, sensationnel, extraordinairement fantastique Josh Hartnett), ne cherche pas à jouer pas au héros, comme c’est souvent le cas dans les films de ce genre. Il est vulnérable, fragilisé par son mariage qui vient de s’effondrer, et le retour inopiné de son ex-femme en ville. Il accepte toute l’aide qu’on lui offre, y compris de la part de son ex-compagne, mettant son ego de côté. Il se débrouille au fur et à mesure des événements, comme il peut, jusqu’à ce que les choses prennent une tournure qui l’oblige à faire des choix difficiles.

Malheureusement, le film souffre également de plusieurs défauts. Il aurait notamment gagné à être plus court. En effet, quelques longueurs sont à déplorer, lors desquelles la tension se relâche un peu, et c’est vraiment dommage.

Mais le défaut le plus impardonnable, selon moi, est la fin qui nous est proposée. Une vraie catastrophe ! Elle est involontairement drôle, non pas dans son propos, mais dans sa réalisation. Cette fin aurait pu être poignante, mais c’est totalement raté : la manque de subtilité dont elle fait preuve en fait une scène ridicule où on ne peut s’empêcher de sourire alors qu’elle devrait au contraire nous arracher des sanglots.

En définitive, 30 jours de nuit est une œuvre de bonne facture, qui mérite amplement d’être vue, que ce soit pour son ambiance glaciale et anxiogène ou ses moments de tension efficaces.

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