Wrong Turn (2003)

Réalisé par : Rob Schmidt

Ecrit par : Alan B. McElroy

Avec : Desmond Harrington, Eliza Dushku, Jeremy Sisto, Emmanuelle Chriqui

En ce qui me concerne, Détour Mortel n’est pas une saga, il n’existe qu’un seul et unique film : le premier. J’avais tellement aimé ce premier opus que j’étais tout heureuse de pouvoir découvrir le second volet quelques années plus tard. Hélas, mon enthousiasme a été de courte durée. Sa qualité est nettement inférieure : on a clairement affaire à un film de série B, prétexte pour montrer des dégénérés s’adonner à un travail de boucherie, qui cherche davantage à dégoûter qu’à effrayer. Une visite à l’abattoir du coin aurait tout aussi bien fait l’affaire. Optimiste que je suis, j’ai tout de même décidé de laisser une chance au 3e volet. Erreur. Face à ce spectacle des plus affligeants, j’ai baissé les armes après dix minutes. Inutile de préciser que je me suis tenue à bonne distance des épisodes suivants…

Chris, qui doit se rendre à un rendez-vous important, est dévié de son itinéraire par un accident de la route. Il décide alors d’emprunter un chemin méconnu qui passe à travers bois. Sur la route, il percute violemment un véhicule arrêté en plein milieu du chemin, et dont les pneus ont été crevés. C’est celui de Jessie et ses amis, venus passer le week-end en forêt. En cherchant de l’aide, les jeunes gens vont vite s’apercevoir que le détour qu’ils ont pris les a conduits tout droit dans un piège mortel…

La scène d’ouverture, qui met en scène un couple faisant de l’escalade, est excellente. Je parle souvent des scènes d’ouverture dans mes critiques mais c’est pour la simple raison qu’elles sont super importantes pour moi. Une bonne scène d’ouverture donne le ton du film, et me met dans de bonnes dispositions pour apprécier la suite (même s’il faut bien avouer que si le reste du film du film n’est pas à la hauteur, la déception n’en est que plus grande). La scène d’ouverture ici est donc réussie et prépare efficacement le terrain à ce qui va suivre, même s’il est évident que dans le domaine, rien n’égalera jamais celle de Scream, un modèle du genre (Wes tu me manques).

Mais revenons plutôt au film qui nous intéresse. Survival forestier sur fond de cannibalisme, Détour Mortel bénéficie d’un scénario bien écrit, qui n’en fait ni trop ni trop peu au niveau des rebondissements. La progression des personnages, qui tentent de sauver leur vie, est fluide et naturelle, leurs réactions sont censées. Aucune baisse de rythme n’est à déplorer, on ne s’ennuie jamais, et le résultat est éprouvant. Plusieurs critiques ont qualifié le film de « prévisible » à sa sortie, mais en ce qui me concerne, ce n’est pas une chose qui a gâché mon plaisir.

De plus, les scènes de tension sont bien réalisées. La découverte de la maison des consanguins donne lieu à un vrai moment d’horreur et de stress intense. Tout y est glauque, poisseux, avec un amoncellement d’objets disparates, qui laisse imaginer le nombre de victimes malchanceuses qui ont croisé la route de ces dégénérés. La saleté qui règne dans la pièce traverse pour ainsi dire l’écran. La scène du mirador est également à noter, ainsi que la poursuite dans les arbres (durant laquelle le danger peut venir de tous les côtés, du haut comme du bas, ce qui met le spectateur en état d’alerte maximal).

Ensuite, le groupe de jeunes que nous suivons est très sympa. Desmond Harrington (Chris) est très agréable à regarder dans le rôle du chevalier blanc qui vole au secours de ces dames mais qui rate lamentablement chacune de ses tentatives ; c’en est d’ailleurs presque amusant. C’est donc le personnage d’Eliza Dushku (Jessie) qui prend les choses en main. Je ne pouvais pas supporter cette actrice lorsqu’elle jouait dans Buffy, mais elle est ici plutôt convaincante, malgré l’air renfrogné qu’elle affiche en permanence.

Pauvre Desmond Harrington qui n’arrive pas à sauver ses amis

Les seconds rôles sont vraiment intéressants. Emmanuelle Chriqui (Carly) et Jeremy Sisto (Scott) forment un couple charmant. Ils sont touchants et attachants, ce qui donne lieu à des scènes déchirantes. Sisto, en particulier, est très bon (le meilleur des acteurs du film, si vous voulez mon avis) et apporte une pointe d’humour bienvenue lorsqu’il évoque la dangerosité de la situation dans laquelle ils se trouvent (« Virginie occidentale et violation de propriété, ça va pas bien ensemble », « Est-ce qu’il faut que je te rappelle qu’il y a un film qui s’appelle Délivrance ? »)

Par ailleurs, l’aspect visuel du film est très réussi : oreille qui se balade, décapitation originale, flèche dans l’œil… Le gore reste très supportable, malgré le sujet qui aurait pu donner lieu à des scènes de boucherie plus atroces les unes que les autres (ai-je entendu quelqu’un dans la foule murmurer « Détour mortel 2 » ?)

Les méchants, une fratrie de dégénérés consanguins, sont très efficaces. Le spectateur est briefé sur les mutations génétiques et troubles psychologiques causés la consanguinité dès le générique de début (qui est d’ailleurs in-ter-mi-na-ble). Les frères sont répugnants à souhait, tant par leur aspect sale et difforme que par les sons qu’ils émettent (ils ne communiquent que par des cris et des rires déments) ou les actes qu’ils posent. Ils font froid dans le dos.

Coucou !

Enfin, le film nous offre un final pas trop bavard, qui nous laisse sous le choc de ce que l’on vient de vivre. La scène post-générique, quant à elle, est sympathique mais pas indispensable.

En résumé, n’hésitez pas à (re)découvrir ce film d’horreur trop méconnu, il vaut… le détour. En ce qui concerne ses suites, par contre, vous pouvez sans problème passer à toute allure sans vous arrêter.

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