Halloween H20 : 20 Years Later (1998)

Réalisé par : Steve Miner

Ecrit par : Robert Zappia, Matt Greenberg

Avec : Jamie Lee Curtis, Josh Hartnett, Michelle Williams, Adam Arkin, LL Cool J

Avec un nouvel épisode de la saga Halloween qui se profile à l’horizon (sortie prévue en octobre 2018), c’est l’occasion de revenir sur le septième chapitre de la série, j’ai nommé Halloween H20. Cet épisode est le premier où apparaît Jamie Lee Curtis depuis le Halloween 2 de Rick Rosenthal en 1981. Le film y est d’ailleurs directement relié, faisant fi de événements des épisodes 4, 5 et 6, comme les cultes sataniques, la fille de Laurie et ses connexions psychologiques avec Michael, la progéniture de celui-ci engendrée par fécondation in vitro et portée par cette même Jamie (oui oui, sa nièce), et j’en passe. Revenir à davantage de simplicité était donc vraiment une très bonne idée, voire même une nécessité.

Après les événements sanglants auxquels elle a survécu vingt ans plus tôt, Laurie Strode est toujours traumatisée. Elle a changé de vie et changé de nom. Elle se fait maintenant appeler Keri Tate, et est la directrice d’une école privée en Californie. Elle a un fils de 17 ans, John, l’âge qu’avait justement Laurie lorsqu’elle a subi les assauts meurtriers de son frère, Michael Myers. Alors que, pour tous, la nuit d’Halloween qui approche est juste une occasion de faire la fête, pour Laurie, c’est évidemment une source de stress. Et si Michael avait justement choisi cette nuit pour faire son grand retour, et renouer les liens avec sa sœur ?

Le cauchemar ne fait que débuter, Laurie !

Le film démarre avec une scène d’ouverture très efficace, qui permet d’expliquer aux spectateurs comment l’affreux Michael Myers a pu retrouver la trace de sa pauvre sœur qui a pourtant changé de nom et tenté de se faire oublier. Sur fond de « Mr. Sandman » (impossible d’ailleurs d’entendre cette chanson désormais sans avoir une pensée pour le croque-mitaine et son masque blanc), on suit Marion Chambers, l’infirmière qui travaillait avec le Dr. Loomis dans l’hôpital psychiatrique où était interné Michael, rentrer chez elle et constater que son habitation a été cambriolée. Michael reprend alors avec panache son épopée meurtrière, pour notre plus grand plaisir. Avec, en prime, un jeune Joseph Gordon-Levitt tout choupinou.

Il s’agit donc d’un épisode fidèle aux débuts de la saga, qui remet au centre de l’intrigue les liens de sang entre Michael et Laurie. Le scénariste respecte ses personnages, tout particulièrement Laurie Strode, très intéressante. Elle est de toute évidence toujours profondément marquée par ses expériences passées, et croit apercevoir le serial killer partout, au détour d’un chemin, dans le reflet d’une vitrine. Elle se montre surprotectrice envers son fils, qui atteint l’âge qu’elle avait lors de sa première rencontre meurtrière avec Michael Myers. On comprend ce qu’elle a pu vivre et fait vivre à son fils durant toutes ces années (les cauchemars récurrents, les médicaments, la paranoïa omniprésente, l’alcoolisme) mais tout cela est amené très subtilement, à demi-mot, sans excès. La composition tout en finesse de Jamie Lee Curtis y est pour beaucoup. Ainsi, la scène où Laurie se retrouve face à face avec son frère en chair et en os pour la première fois depuis près de vingt ans, est troublante d’intensité.

Petite rencontre sympatoche entre frère et soeur

Revenons quelques minutes à la merveilleuse Jamie Lee Curtis, de plus en plus belle les années passant. Elle donne vraiment corps à Laurie, forte et fragile à la fois. Elle nous la rend attachante, ce qui n’était pas spécialement évident. Entre son alcoolisme et sa peur panique de lâcher un peu la bride à son fils, elle ne rend pas la tâche facile à celui-ci, dont on a parfois l’impression qu’il est le père de sa mère. Si vous n’avez pas encore vu Jamie Lee Curtis dans la géniale série Scream Queens, je vous encourage à réparer cette infamie incessamment sous peu tant sa prestation vaut le détour.

Les seconds rôles sont également très sympathiques, à l’image de Will (Adam Arkin), le compagnon de Laurie, qui la soutient autant que possible, bien qu’il ignore tout de son passé mouvementé. La prestation de LL Cool J, en gardien de sécurité aspirant écrivain érotique, est également à noter. Elle apporte une touche d’humour bienvenue, sans jamais trop forcer la dose. Et, bien sûr, je ne peux pas parler de Halloween H20 sans évoquer la première apparition à l’écran (très réussie, d’ailleurs) de mon chouchou, le merveilleux, magnifique, sensationnel, extraordinairement fantastique Josh Hartnett. Par contre, on a également affaire à une Michelle Williams, surfant sur la popularité de la série Dawson, étrangement peu charismatique, compte tenu de ce que l’on connaît d’elle et de ses capacités aujourd’hui.

Le magnifique Josh !

Par ailleurs, l’idée d’avoir fait de Laurie la directrice d’une école privée à l’écart de la ville permet d’instaurer une atmosphère de huis-clos angoissante à souhait. En effet, l’internat quasi désert (tous les élèves -ou presque- étant partis camper pour le week-end) constitue un terrain de chasse idéal pour Michael Myers.

Quant aux meurtres, en plus d’avoir longtemps hanté mes nuits de jeune ado, ils continuent de me choquer à chaque fois que je les vois (dois-je vraiment mentionner la scène du tire-bouchon ? Ou celle de la jambe à moitié sectionnée ? Ou celle du couteau enfoncé droit dans la moelle épinière de l’un des protagonistes ?). Michael, de par son stoïcisme et sa force –meurtrière- tranquille, est toujours aussi effrayant. A noter également une scène fantastique dans les toilettes publiques, impliquant une mère et sa petite fille, qui fait froid dans le dos.

La scène finale, qui nous offre la confrontation frère/soeur tant attendue, est de très bon goût, et ne se moque pas du spectateur. Hélas, le chapitre suivant (Halloween : Resurrection, 2002), très inférieur, vient tout gâcher.

Halloween est donc l’un des bons slashers à avoir vu le jour lors de la vague post-Scream à la fin des années 90. Il constitue aussi l’un des chapitres les plus réussis de la saga. En espérant que le Halloween 2018 qui s’en vient (20 ans après le Halloween 20 ans après, vous suivez ?) sera du même calibre.

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2 Responses to Halloween H20 : 20 Years Later (1998)

  1. Pingback:Halloween (2018) - L'HEURE DE L'HORREUR

  2. RobertThuri says:

    De l ensemble de ce que nous avons pu voir jusqu a present en ce qui concerne la franchise Halloween, ce Halloween H20: 20 Years Later est probablement le plus interessant, le mieux ecrit et le moins grotesque. Pourquoi ? C est ce que je vais tenter d expliquer. L histoire est coherente, et permet de ramener de maniere credible le personnage de

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