The Ritual (2018)

Réalisé par : David Bruckner

Ecrit par : Joe Barton

Avec : Rafe Spall, Arsher Ali, Robert James-Collier, Sam Troughton

Mes attentes envers The Ritual ont littéralement fondu au fil des dernières semaines. Tout d’abord, il y a le fait que le film était censé sortir en salles en Belgique et a été annulé à cause de son rachat par Netflix. De plus, les deux derniers films d’horreur sortis sur Netflix avant The Ritual ayant eu une assez grande couverture médiatique, The Open House (2018) et The Cloverfield Paradox (2018), sont des désastres artistiques. En d’autres mots, ça n’augurait rien de bon malgré la présence du talentueux David Bruckner (Southbound, V/H/S) à la réalisation. Heureusement, j’avais tort de douter parce que The Ritual est tout simplement le premier bon film d’horreur de 2018 !

Après la mort de leur ami dans un braquage, quatre hommes décident de faire une randonnée à la frontière de la Norvège et la Suède. Alors qu’un des personnages se blesse au genou, ils décident de traverser une forêt afin d’arriver à leur abri plus tôt. Comme de nombreux films du genre, ce n’était peut-être pas une bonne idée de s’enfoncer dans les bois…

The Ritual, c’est un peu comme si The Descent (2005) et The Blair Witch Project (1999) avait eu un enfant. Une bande d’amis crédible qui, au lendemain d’un drame, décide de partir à l’aventure (comme The Descent) et est aux prises avec une force surnaturelle dans une forêt tout en étant perdue (comme Blair Witch). Par contre, comme tout enfant, The Ritual possède son identité propre et, malgré ses ressemblances avec les deux autres films, ne manque pas d’originalité.

Il faut dire que le long-métrage offre une mythologie riche et unique. On ne se contente pas de simples démons ou sorcières. Au contraire, le scénario exploite à fond la carte des légendes nordiques ce qui offre une perspective différente de ce que l’on est habitué d’avoir à l’écran. Par ailleurs, on retrouve le design de créature le plus innovant depuis des années. Celle-ci reste tapis dans l’ombre pour presque toute la durée du film, mais, lorsqu’on la voit, c’est avec surprise qu’on aperçoit un monstre très bien fait qui ne ressemble en rien à ce qui a été fait jusqu’à présent.

De plus, le long-métrage est particulièrement effrayant sans pour autant tomber dans la facilité. Il y a très peu de sursauts, mais, lorsqu’il y en a, ils sont toujours utiles. Le réalisateur Bruckner utilise de nombreux plans fixes, nous forçant à vérifier chaque détail afin de nous surprendre avec un léger mouvement dans le coin de l’écran. Certains plans sont parmi les plus réussis depuis quelques temps au niveau horrifique. C’est le cas de la première nuit que le petit groupe passe au fond des bois : un des personnages se retrouve à genoux en train de prier face à une idole assez glauque. Aussi, comment ne pas ressentir des frissons sur tout le corps alors que l’on découvre une espèce de chapelle composée d’étranges cadavres vers la fin du film ?

Mais The Ritual ne serait pas aussi efficace sans les quatre acteurs principaux. Ces derniers agissent de manière tellement naturelle qu’il ne serait pas surprenant d’apprendre qu’ils se connaissaient avant de tourner. On est en présence d’un vrai groupe d’amis et non de quatre inconnus qui partent en randonnée. Même le personnage de Dom (Sam Troughton), qui est particulièrement pénible par moments à cause de ses constantes plaintes, reste parfaitement crédible et attachant.

En outre, le personnage de Luke (Rafe Spall) vit un combat intérieur lié à la mort de son ami au début du film. Ce genre d’intrigue peut rapidement devenir gonflant et ennuyeux, ne se contentant que de ralentir le rythme. Ce n’est définitivement pas le cas ici. Cet aspect est très bien exploité, ne nous assommant pas avec des dialogues insipides le concernant. C’est dosé à la perfection et, de surcroît, ça a un lien direct avec l’intrigue principale.

Finalement, le film se termine de manière plutôt surprenante. C’est rafraîchissant et même touchant. Alors que la réaction du personnage principal aurait pu être ridicule si mal jouée, elle est très émouvante et convaincante.

Alors que l’année 2018 a très mal débuté avec des déceptions plus lamentables les unes que les autres, The Ritual se démarque de la masse et est la première vraie bonne surprise de l’année.

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2 Responses to The Ritual (2018)

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