Réalisé par : Don Mancini
Ecrit par : Don Mancini
Avec : Brad Dourif, Jennifer Tilly, Billy Boyd, Redman, John Waters
Nous en sommes au vingtième-troisième jour des 31 jours de l’horreur 2020. Les règles sont simples : un film d’horreur à regarder chaque jour jusqu’au 31 octobre inclus. Aujourd’hui, nous regardons le pire film mettant en vedette Chucky, la poupée tueuse : Seed of Chucky.
Plusieurs années après les évènements de Bride of Chucky (lire critique ici), l’enfant de Chucky (Brad Dourif) et Tiffany (Jennifer Tilly) est à la recherche de ses parents. Après les avoir trouvés, inertes, sur un plateau de tournage, il les ramène à vie. Il se rendra vite compte que ses géniteurs ne sont pas aussi vénérables et pacifiques qu’il l’avait espéré…
En 1998, le réalisateur Ronny Yu (Freddy vs Jason) avait ressuscité avec brio Chucky, sept ans après un très moyen Child’s Play 3 (1991). En mélangeant habilement humour et horreur, Yu avait en effet réussi un coup de maître avec Bride of Chucky. Et voilà que Don Mancini, créateur du premier Child’s Play, vient gâcher tout ça avec Seed of Chucky.
Tout n’est pas raté dans Seed of Chucky. Mancini est un réalisateur talentueux, surtout quand il s’agit d’horreur. Ainsi, la première scène après le générique est tout simplement excellente. Filmée en grande partie en plan-séquence et en vue subjective, il s’agit clairement d’un hommage à la première scène d’Halloween (1978). Et quel hommage réussi ! D’ailleurs, toutes les scènes de meurtres sont efficaces et très sanglantes, même si parfois trop rapides. Un peu plus de suspense n’aurait pas fait de mal.
D’ailleurs, le film a un côté méta plutôt intéressant. En effet, Tiffany veut prendre possession du corps de l’actrice Jennifer Tilly (qui joue son propre rôle), alors que la comédienne qui prête sa voix à Tiffany est… Jennifer Tilly ! Cela nous donne droit à quelques bonnes blagues méta et prouve que Jennifer Tilly possède un excellent sens de l’autodérision.
Mais, pour chaque blague sympathique que Seed of Chucky nous apporte, deux mauvaises viennent nous assommer. Mancini a tenté de répéter l’humour vulgaire présent dans Bride of Chucky. Le problème, c’est qu’il est omniprésent. Voir deux poupées faire l’amour dans Bride était cocasse, mais voir ici Chucky se masturber et son enfant se pisser dessus à de nombreuses reprises est tout simplement de mauvais goût.
De surcroît, les trois poupées n’ont droit à aucun développement. Elles ne sont qu’un prétexte pour faire des blagues sur différents sujets. Tiffany essaie d’arrêter de tuer, et on compare son envie à une addiction (bonjour les blagues faciles sur les junkies) ; l’enfant du couple pense être japonais (bonjour les blagues faciles sur la culture asiatique) ; et Chucky n’arrête pas d’essayer de convaincre son enfant qu’il est un garçon alors que celui-ci n’a pas de sexe défini (bonjour les blagues faciles sur les genres).
C’est d’autant plus dommage que le film avait un potentiel énorme. Le côté méta aurait pu élever le film au rang de chef-d’œuvre, mais les blagues graveleuses et les personnages unidimensionnels le font sombrer dans la médiocrité. Heureusement, Don Mancini est un réalisateur talentueux et a su remonter la pente grâce aux deux autres suites : Curse of Chucky (2013)et Cult of Chucky (2017).