Secret Beyond the Door (1947)

Réalisé par : Fritz Lang

Ecrit par : Silvia Richards, Rufus King

Avec : Joan Bennett, Michael Redgrave, Anne Revere, Barbara O’Neil

Ca y est ! Les 31 jours d’horreur 2020 commencent aujourd’hui. Les règles sont simples : un film d’horreur à regarder chaque jour jusqu’au 31 octobre inclus. C’est donc avec cet objectif en tête que Patrick a commencé le mois d’octobre avec Secret Beyond the Door.

Au cours d’un voyage au Mexique, Celia (Joan Bennett) tombe follement amoureuse de Mark (Michael Redgrave) et s’empresse de l’épouser. Ce n’était peut-être pas une bonne idée puisque Michael a un sombre passé et cache de lourds secrets, parmi lesquels une pièce fermée à clé en tout temps. Quel mystère peut bien se cacher derrière la porte ?

A la sortie du film à la fin des années 40, les critiques étaient assez mitigées. Beaucoup évoquaient une pâle copie de Rebecca (1940), le chef-d’œuvre qui a valu un Oscar à Alfred Hitchcock. Ce serait jugé trop rapidement le film car, si les longs métrages partagent certes un synopsis très semblable, les deux œuvres demeurent fort différentes.

Un des reproches qui a été fait à Secret Beyond the Door était que les motivations des personnages n’étaient pas suffisamment claires, qu’il n’y avait pas assez d’explications, mais c’est, selon moi, une de ses forces. Le fait que l’on ne sache pas tout permet de se faire ses propres idées, ses propres conclusions. Alors que dans Rebecca, il y a une scène de plusieurs minutes pour expliquer toute l’intrigue à la fin, c’est tout le contraire dans Secret. On y joue la carte de la sobriété et du mystère et c’est tant mieux.

Par ailleurs, si la réalisation de Fritz Lang est la plupart du temps simplement fonctionnelle, il faut dire que la scène de la découverte de la pièce fermée à clé est très réussie, et la tension est à son maximum. Le jeu d’ombres durant cette scène est merveilleusement maîtrisé.

Cependant, ce qui fait que Secret Beyond the Door se démarque vraiment est la présence de Joan Bennett (Suspiria). Celle-ci est sensationnelle. Son personnage est complexe et elle réussit bien à incarner l’ambivalence de cette femme, pourtant forte et indépendante, qui vit une nouvelle relation amoureuse et n’a d’autre désir que de passer du temps dans les bras de son mari. L’actrice narre plusieurs scènes pour exposer ce que le personnage a en tête et, si ce procédé est la plupart du temps inutile et superficiel, ce n’est pas le cas ici. Au contraire, cette narration accompagne avec justesse les expressions faciales de Celia. Il faut aussi avouer que Joan Bennett a une superbe voix, digne des meilleurs lecteurs de livres audio.

Le seul véritable défaut du film serait sa fin. Précipitée et incohérente, elle fait tache après une excellente heure et demie. Alors que le film se veut une version moderne du conte Barbe Bleue, on aurait pu s’attendre à un final sombre et surprenante, surtout pour l’époque. Or, tout ce qu’on a, c’est une conclusion qui fait fi de tout ce qui a été raconté précédemment.

Cela n’empêche pas Secret Beyond the Door d’être un très bon film et non une copie de Rebecca. C’est un excellent long métrage qui mériterait d’être (re)découvert tout amateur de films noirs.

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