Hubie Halloween (2020)

Réalisé par : Steven Brill

Ecrit par : Adam Sandler, Tim Herlihy

Avec : Adam Sandler, Kevin James, Ray Liotta, Steve Buscemi, Julie Bowen

Il y a plusieurs façons de décrire un film brièvement. On peut dire que c’est un film japonais, un film en noir et blanc ou un film de Quentin Tarantino. Avec ces qualificatifs, les connaisseurs de cinéma se font un squelette d’idée de ce que le film pourrait être. C’est un bon point de départ. Pour cette raison, je vous confirme que Hubie Halloween est définitivement un film d’Adam Sandler. Que vous l’aimiez ou le détestiez, ce film contient ses empreintes du début à la toute fin. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? C’est difficile d’être objectif dans ce cas, alors je ne le serai pas.

Hubert Dubois, un homme adulte qui crie au loup et qui s’effraie d’un rien, vit chez sa mère dans la petite ville de Salem. C’est un homme qui veut tellement aider tout le monde qu’il monte la ville entière contre lui par son inadaptation sociale et sa volonté incessante de trop aider. Cette année, comme chaque année le jour d’Halloween, Hubie se donne pour mission de protéger la ville entière de quelque méchanceté que ce soit, malgré son courage branlant et les insultes qu’il reçoit de la part des habitants qui le détestent. Et c’est une bonne chose, qu’il soit à l’affût : un patient de l’hôpital psychiatrique s’est évadé et est de retour en ville la veille d’Halloween…

Ça m’a pris deux minutes de visionnement pour être charmé par le décor de la ville de Salem qui fête Halloween comme on le fait seulement dans les films, malheureusement. Aussitôt ces deux minutes terminées, je me suis frappé au mur Adam Sandler. En un éclair, Hubie se met à parler et le rideau de bienveillance d’Halloween tombe avec un fracas retentissant. Pour faire court, Hubert est le même personnage qu’Adam Sandler joue depuis les vingt dernières années : un homme adulte qui semble avoir des problèmes mentaux et qui parle avec une patate dans la bouche (parce que c’est drôle pour certaines personnes, j’imagine) mais qui a un cœur en or. La seule différence ici est qu’il possède un thermos “couteau suisse” qui fait absolument tout ce que le script requiert au bon moment, du conteneur à soupe au grappin en passant par le parapluie et l’aspirateur, qu’il a fabriqué lorsqu’il était chez les scouts. Mon exaspération grandissait à chaque nouvelle addition. Ce fossé entre la façon enchanteresse dont nous est présentée la ville de Salem et le personnage indigent joué par Sandler me laisse penser que ce dernier a une certaine passion pour Halloween et les films du genre. Il est simplement trop paresseux pour se construire un nouveau personnage qui permettrait de faire sortir du lot le film écrit par lui-même et un certain Tim Herlihy.

Il va sans dire que j’ai continué d’être charmé par la ville et l’ingéniosité de certains costumes au fil du film. Il y a aussi un clin d’œil sympathique a la surpopularité du costume de Harley Quinn version Margot Robbie, quoiqu’avec peut-être un brin de retard. N’empêche qu’en cette année de confinement, ça fait rêver de voir une ville si animée par notre fête à nous, fans d’horreur.

Hubie Halloween est une succession de blagues récurrentes à la sauce Sandler : sa mère porte différents t-shirts à slogans drôles dans chaque scène, et à chaque fois qu’il fait de la bicyclette, il se fait constamment lancer des objets qu’il évite avec adresse. Je ne sais pas pour vous, mais lorsqu’une blague ne fonctionne pas la première fois, elle ne fonctionne pas plus la sixième ou septième fois.

Hubie rencontre beaucoup de personnages qui sont pour la plupart ses amis acteurs vraisemblablement tous plus talentueux que lui. Si je blesse Sandler en disant ceci, eh bien qu’il change de personnage plus qu’une fois tous les vingt ans pour faire un Uncut Gem, merci. Parmi ces caméos en majorité intéressants, on retrouve Kevin James, son fidèle complice, et certains de ses amis de très longue date : Ben Stiller, Steve Buscemi et Rob Schneider. Ces derniers sont d’ailleurs la source des seuls sourires et même petits rires que j’ai poussés. Il y a aussi un autre caméo que je n’aurais jamais vu venir et, sans trop en dire puisque c’est une des meilleures blagues, sachez simplement que Shaquille O’Neil fait une apparition dans le film.

Il est difficile de parler de l’intrigue parce que le long métrage est simplement une autre excuse pour Adam Sandler de continuer à faire des films où il règne en maître et fait les blagues qu’il veut pour son public cible. Voici le peu que je peux vous dire sans divulgâcher le film. Si vous faites partie de ceux qui aiment le comédien, je ne voudrais pas vous gâcher cette grande révélation que je n’ai vue venir que vers la fin (mais peut-être aurez-vous plus d’ingéniosité). Entre deux blagues, l’histoire est une sorte de mystère le soir d’Halloween :  certaines personnes disparaissent et, bien évidemment, Hubie tente de protéger le voisinage et de trouver le méchant, tout en ayant des raisons de croire qu’il s’agit d’un loup-garou (l’autre élément qui fonctionne, selon moi).

Comme vous pouvez le constater, Hubie Halloween contient beaucoup d’éléments qui auraient pu fonctionner : divers clins d’œil au cinéma de genre, une ville décorée à foison pour Halloween, et une scène au ciné-parc avec un film d’horreur à l’écran. C’est d’autant plus triste que ce soit dans un autre film d’Adam Sandler où l’humour de toilettes et le slapstick sont rois. En même temps, si vous êtes parmi les chanceux qui adorent Halloween ET Adam Sandler, 2020 aura été l’année où vous aurez pu vous réjouir d’un bon mariage de deux de vos intérêts. Dans ce cas, je vous souhaite bon visionnement, dans l’autre cas…apprêtez-vous à perdre 1h45 de votre temps.

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