Réalisé par : Will Wernick
Ecrit par : Noah Dorsey
Avec : Evan Williams, Annabelle Stephenson, Elisabeth Hower, Dan J. Johnson
Nous en sommes au dix-neuvième jour des 31 jours de l’horreur 2020. Les règles sont simples : un film d’horreur à regarder chaque jour jusqu’au 31 octobre inclus. Aujourd’hui, nous regardons un film de torture porn qui est sorti il y a quelques années : Escape Room.
Six jeunes adultes, tous plus prétentieux et antipathiques les uns que les autres, participent à un escape game secret très dispendieux. Très rapidement, ils se rendent compte que ce qu’ils croyaient être un jeu est en fait un piège mortel…
Attention, Escape Room 2017 ne doit pas être confondu avec celui de 2019. Ce dernier, bien que complètement ridicule, était finalement sympathique tant les rebondissements étaient tirés par les cheveux. Celui de 2017, lui, n’a aucune qualité. Je répète : AUCUNE QUALITE ! C’est un océan de médiocrité aux profondeurs abyssales dont aucun spectateur ne peut sortir indemne.
Pour commencer, les personnages sont tous détestables. Pas juste inintéressants ou désagréables : ils sont à flinguer ! Déjà, dans la scène où ils nous sont présentés, ils se la pètent en montrant qu’ils sont tous plus intelligents les uns que les autres et en se payant un resto à plus de 1300 dollars comme si c’était une dépense normale. Aucun d’eux n’est développé. Il y a le personnage principal, petit con prétentieux qui a réponse à tout, avec sa mèche de cheveux rebelle dégueulasse, et sa copine qui n’a aucune personnalité, le couple constamment sur le point de baiser, même devant leurs amis, la fille qui ne pense qu’à s’envoyer le personnage principal, et le mari de cette dernière. Par ailleurs, on apprend que ces deux-là sont en couple après 45 minutes de film alors que tout laissait penser le contraire tant les deux personnages n’ont aucune alchimie. Autant ne pas les mettre ensemble dans ce cas, et éviter des dialogues inutiles.
De plus, Elisabeth Hower, qui joue la petite amie du personnage principal, est probablement une des pires actrices qu’il m’ait été donné de voir. Elle n’a pratiquement qu’une seule chose à faire : pleurer. Et elle n’y arrive jamais. On en vient à se demander si elle n’est pas de mèche avec les organisateurs de l’escape room. Mais non, elle est simplement médiocre. Il faut mentionner que l’actrice ne devait pas être bien à l’aise puisqu’elle est nue pendant presque la totalité du long-métrage.
Parlant de sa nudité, voilà un autre problème : ça ne fait aucun sens qu’elle soit dévêtue. Pourquoi ? Pourquoi elle et pas les autres ? Escape Room excelle en termes d’incohérences qui nous amènent à nous poser des questions hélas sans réponses. Par exemple, pourquoi certains pièges tuent les personnages même s’ils parviennent à les déjouer ? Dans ce cas, pourquoi ne pas juste les abattre d’une balle dans la tête dès le départ ? Ou encore, pourquoi un des personnages qui était avec eux au restaurant au départ ne les accompagne pas ? Autant enlever carrément le personnage. Il ne sert à rien. Ses seuls dialogues sont : « Je ne vous accompagne pas, j’ai autre chose de prévu. » Rien d’autre ! Pourquoi existe-il ?
De surcroît, on a l’impression que le film se veut philosophique, qu’il veut faire passer un message, un peu comme Saw (lire critique ici) l’avait fait à l’époque. Les seules fois où les mystérieux organisateurs prennent la parole, c’est pour déblatérer un ramassis de conneries à la « vaut-il mieux être mort, ou continuer à vivre une vie de faux-semblants et bla bla bla », « t’être échappée signifie-t-il que tu es libre pour autant ? et bla bla bla ». C’est tellement confus dans la manière dont cela est présenté qu’il aurait été préférable de simplement enlever tout ce prêchi-prêcha qui ne fait qu’alourdir encore l’ensemble.
Il nous reste les énigmes, me direz-vous. Dans ce genre de films, même si tout est mauvais, on peut toujours se rabattre sur la résolution des pièges en se demandant si on ferait mieux que les personnages. Malheureusement, les énigmes sont terriblement mal filmées et si complexes qu’on ne les comprend tout simplement pas, alors que les personnages, eux, les déjouent en quelques secondes, à l’aide bien sûr d’un raisonnement complètement absurde.
Echouant même à nous divertir, Escape Room se loupe donc sur tous les tableaux. Si seulement ceux qui l’avaient commis étaient des adolescents, ç’aurait pu être excusable, mais ce n’est pas le cas. Le cinéaste responsable de cette horreur, Will Wernick, a d’ailleurs réalisé un second film avec exactement le même synopsis, Follow Me (aka No Escape), à peine moins médiocre.
En définitive, rares sont les films n’ayant que des défauts, mais Escape Room fait bel et bien partie de cette catégorie.