Tell Me a Story – saison 1 (2018-2019)

Créé par : Kevin Williamson

Avec : James Wolk, Billy Magnussen, Kim Cattral, Dania Ramirez, Sam Jaeger, Danielle Campbell, Paul Wesley, Becki Newton, Davi Santos

J’ai toujours voué une grande admiration à Kevin Williamson. C’est en effet grâce à ce scénariste de talent que mes deux films d’horreur favoris (Scream et I Know What You Did Last Summer) ont vu le jour, ainsi qu’une série non-horrifique qui figure parmi mes préférées, j’ai nommé Dawson’s Creek (1998-2003). En plus de cela, la filmographie du monsieur est jalonnée de succès tels que The Faculty (1998, lire critique ici), Scream 2 (1997), The Vampire Diaries (2009-2017)… que j’adore. Même ses œuvres plus malaimées telles que Teaching Mrs Tingle (1999)(qu’il a également réalisée), Cursed (2005) ou Scream 4 (2011) m’emplissent de satisfaction. Aussi, lorsqu’une série créée par Williamson et inspirée des contes de fées a été annoncée, j’étais on ne peut plus ravie.

Inspirée d’une série espagnole, cette anthologie, intitulée Tell me a Story, a pour principe, à chaque saison, de moderniser plusieurs contes de fées populaires, en transposant différents protagonistes bien connus de tous au cœur de notre société contemporaine. Les contes, bien ancrés dans la culture populaire, font partie intégrante de l’imaginaire collectif. Les recycler en les intégrant de manière intelligente à une fiction actuelle peut donc s’avérer payant. Cette première saison s’est lancé le challenge d’offrir un petit lifting à trois contes parmi les plus connus de tous, jeunes et moins jeunes : Les Trois Petits Cochons, Le Petit Chaperon Rouge et Hansel et Gretel. Mais qui dit contes populaires dit également multitudes d’adaptations. Le défi ici était donc de proposer une actualisation originale de ces récits, loin de tout ce qui avait pu être fait auparavant au cinéma, à la télévision ou en littérature…

Et, malheureusement, le défaut majeur de la série est son manque d’originalité. Même si quelques rebondissements m’ont surprise, beaucoup d’autres sont, au contraire, ultra prévisibles, et gâchent un peu le plaisir du visionnage. Si la transposition des trois petits cochons en braqueurs de bijouterie peut paraître relativement originale, transformer le petit chaperon rouge en lycéenne séduite par son professeur, c’est tout de suite moins novateur. En ce qui concerne Hansel et Gretel, imaginer cette dernière en vétéran de l’armée et son frère sous les traits d’un gogo danseur qui vend ses charmes aux riches hommes d’affaires ne manque pas de sel, il faut bien le dire. La série n’évite pas toujours l’écueil des clichés. On a ainsi droit à la valse-hésitation d’un personnage en deuil entretenant des conservations avec la personne qui lui a été enlevée, aux relations explosives entre un père et sa fille rebelle qui tentent de se remettre de la perte de leur épouse et mère, ou encore à la cavale mouvementée des personnages qui se retrouvent malgré eux avec des malfrats aux trousses après s’être approprié une grosse somme d’argent qui ne leur était pas destinée. Rien qui n’ait déjà été vu et revu moult fois. Toutefois, je ne peux nier que certains revirements m’ont étonnée (notamment l’identité de la méchante sorcière dans le segment consacré à Hansel et Gretel, ou encore le sort réservé au loup tourmentant les trois petits cochons). D’ailleurs, parler de « segment » est ici incorrect, puisque les trois histoires se retrouvent habilement liées les unes aux autres, formant finalement un ensemble cohérent.

En ce qui me concerne, ce qui m’a le plus amusée, en visionnant les dix épisodes que compte la première saison, était de repérer les différents clins d’œil aux contes originaux, et d’essayer de créer des parallèles entre l’action se déroulant sous mes yeux et les caractéristiques des différents contes, plus ou moins évidentes à identifier selon les histoires. Les contes, leurs parodies et leur influence sur le patrimoine culturel commun est un chapitre que j’ai toujours grand plaisir à aborder avec mes élèves en classe, et j’ai d’ailleurs hâte de me plonger dans la seconde saison pour pouvoir m’adonner au même exercice.

Néanmoins, comme c’est souvent le cas avec les séries, la qualité des différents épisodes est plutôt inégale, le meilleur étant le dernier, écrit par Kevin Williamson (tout comme le pilote), où la tension est à son comble, et qui nous offre un final qui m’a paru satisfaisant.

Les personnages, quant à eux, sont pour la plupart assez sympathiques, voire même attachants. J’ai particulièrement apprécié la grand-mère du petit chaperon rouge, joliment écrite, ainsi que le loup qui, aveuglé par la douleur de la perte qu’il a subie, se lance dans une quête de vengeance au détriment des trois petits cochons, qui sont loin d’être aussi innocents que dans le conte (ce sont même de beaux salopards, n’ayons pas peur des mots). Pour ce qui est des acteurs, je décerne une mention plus qu’honorable aux deux grands méchants loups, incarnées par James Wolk et Billy Magnussen, qui nous offrent des prestations de haut vol dans des registres pourtant totalement opposés.

Par ailleurs, le ton général de la série est plus mature que ce à quoi je m’attendais au départ. Certaines scènes de meurtres ou de combats sont assez violentes, et les histoires n’ont pas peur de prendre une tournure sombre, voire carrément tragique, notamment celle des trois petits cochons.

La deuxième saison de Tell me a Story a été diffusée aux Etats-Unis sur la chaîne CBS entre décembre 2019 et février 2020. A l’image de séries telles qu’American Horror Story ou Slasher, plusieurs acteurs de la première saison y font leur retour dans la peau de tout nouveaux personnages. En se proposant de dépoussiérer trois contes merveilleux parmi les plus gores et dérangeants qui soient (La Belle et la Bête, Cendrillon et La Belle au Bois Dormant), cette seconde saison a de quoi nous offrir de jolis moments de tension. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ? Non, définitivement pas.

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