Resident Evil (2002)

Réalisé par : Paul W.S. Anderson

Ecrit par : Paul W.S. Anderson

Avec : Milla Jovovich, Michelle Rodriguez, Ryan McCluskey, Eric Mabius

Avec la sortie du remake du jeu Resident Evil 3 pour les consoles modernes, une future série Netflix annoncée (et aussi pour cause de quarantaine, on ne se le cachera pas), j’ai décidé de réécouter toute la série Resident Evil de Paul W. S. Anderson. Mon but : déterminer si elle méritait toute la désapprobation de la communauté des fans de la série de jeux vidéo. Voici donc ma critique du premier volet de cette hexalogie de films.

Après un accident dans un laboratoire secret, une équipe de soldats d’élite de Umbrella Corporation est déployée pour enquêter. Dans la maison qui sert de couverture à l’entrée du laboratoire, les soldats découvrent Alice (Milla Jovovich), une jeune femme qui semble avoir perdu la mémoire. Afin de la questionner, les soldats l’entraînent dans le laboratoire, loin de se douter de l’enfer qui les attend…

Ce premier film de la série Resident Evil est arrivé cinq ans après le fiasco qu’était Mortal Kombat : Anhilation (1997) et juste avant la première tentative d’adaptation d’un jeu vidéo (ratée elle aussi) par Uwe Boll (House of the Dead, 2003). On peut donc dire que le moment était parfait. D’ailleurs, le film fut un succès commercial. Il faut dire que l’ambiance des premières scènes est excellente. Dès la séquence d’ouverture, au réveil d’Alice, amnésique dans une immense demeure, la tension est présente, et s’intensifie durant le premier tiers du visionnement. Un crescendo efficace, je dois l’admettre. A travers des retours en arrière et des découvertes, l’information sur les personnages et les événements nous est fournie au compte-gouttes. La découverte de l’identité d’Alice, en plus du mystère qui entoure les événements survenus, maintiennent notre intérêt. Resident Evil est un bon mélange d’action et d’horreur, ce qui est rapidement établi dans les quinze premières minutes avec l’introduction choc de la troupe d’élite.

Néanmoins, le film souffre de plusieurs incohérences. Par exemple, je m’interroge encore sur la décision d’accepter qu’un policier, même poings liés, suive l’équipe dans un laboratoire secret où l’employeur de ladite équipe mène des recherches controversées. Pourquoi ne pas simplement l’éliminer ou le laisser dans la maison sous surveillance ? De plus, une fois l’action entamée, les zombies, réanimés par le virus « T », sont une menace inconstante : tantôt trois balles dans la jambe d’un zombie n’entraînent aucune réaction, tantôt une balle au même endroit terrasse le mort-vivant. Un autre exemple plus flagrant : le tout premier corps rencontré, une femme, marche très lentement vers un soldat. Une altercation s’ensuit et le zombie est projeté vers l’arrière dans une rafale de mitraillette. Le temps pour le soldat de mettre un pansement sur une morsure, et le zombie s’est relevé, a disparu et, sans que personne ne l’entende ni ne le voit, s’est vraisemblablement fondu dans une horde d’infectés approchant la scène. Hors caméra, évidemment. Qui a commandé un zombie ninja ?

Toutefois, le film comporte une bonne alternance entre action et tension, même si certains moments sont clairement forcés pour avoir plus d’impact (par exemple, une créature cesse momentanément une action et la reprend seulement une fois que le public n’est plus aux aguets).

En outre, les acteurs font un bon travail, surtout Milla Jovovich, qui commençait alors sa carrière de femme d’action. La musique populaire/rock/métal envahit les scènes d’action pour agrémenter les fusillades. Je dois admettre que la chanson-thème de la série de films, composée par Marilyn Manson, est très efficace. Les maquillages des zombies, quant à eux, sont plutôt médiocres et parfois même absents. C’est le cas de celui d’une femme zombie qui semble humaine, juste pour créer la surprise. Quand le film a recours à l’imagerie informatisée (CGI), les effets sont aléatoires et souvent particulièrement désastreux.

Ainsi, le petit budget du film et la caméra de faible qualité sont très apparents à l’image, mais ne vous méprenez pas : le film n’en est pas moins divertissant. Tout au long de la série, Paul W. S. Anderson semble en effet miser sur un divertissement axé sur l’action. Malheureusement pour les fans des jeux qui auraient souhaité une adaptation fidèle, le long métrage donne ici la vedette à sa propre création : Alice. Est-ce que le film en vaut la peine ? Bien sûr, mais avec quelques réserves. Est-ce que la série a su maintenir le niveau ? Rien n’est moins sûr…

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