Velvet Buzzsaw (2019)

Réalisé par : Dan Gilroy

Ecrit par : Dan Gilroy

Avec : Jake Gyllenhaal, Rene Russo, Toni Collette, Natalia Dyer

Lorsque l’on entend le mot « artiste », la première chose qui nous vient à l’esprit est souvent la créativité dont celui-ci fait preuve, toutes les magnifiques œuvres qu’il ou elle peut dévoiler au public, toute l’étendue de son imagination couchée sur un canevas ou encore sculptée sur un bloc d’argile. Mais le terme « artiste » peut également nous évoquer le cliché de l’artiste prétentieux qui croit connaître LA vérité, qui se pense inexorablement supérieur à l’être humain lambda, abruti par quelconque téléréalité, alors qu’en réalité, l’artiste en question est aussi (voire même plus) superficiel que quiconque. C’est principalement sur cet aspect que se concentre Velvet Buzzsaw, dernier long-métrage de Dan Gilroy (Nightcrawler).

Après avoir découvert d’étranges toiles peintes de la main d’un vieux peintre inconnu aujourd’hui décédé, des professionnels du monde de l’art sont soudainement attaqués par une force naturelle qui semble donner vie aux œuvres et les transformer en véritables machines à tuer…

S’il y a bien un genre de films qui me déplait, ce sont les long-métrages « artsy » qui ont une esthétique soignée et recherchée au détriment du scénario (coucou Mandy). Pourtant, il existe de nombreuses œuvres qui marient à merveille le fond et la forme (bonjour Annihilation). Donc, j’avais une certaine crainte en visionnant Velvet Buzzsaw, car on est en droit de redouter que ce film qui parle d’art et d’artistes mette en avant le visuel quitte à en oublier l’écriture. Mais il n’en est rien !

En fait, Velvet Buzzsaw semble d’abord être une critique envers le monde de l’art et ses personnages mondains. Ceux-ci, malgré leur prétendue supériorité intellectuelle, sont comme des adolescentes dans une série pour jeunes, à propager les potins, à tromper et à fomenter des plans pour s’élever socialement. Le tout est fait avec humour grâce à ses nombreuses ruptures de ton. Par exemple, alors que les morts se multiplient et que l’heure est grave, les personnages de Jake Gyllenhaal (Morf) et de Zawe Ashton (Josephina) entretiennent une relation amoureuse et ont des dialogues dignes des meilleures répliques de Les Feux de l’Amour.

Par ailleurs, Velvet Buzzsaw est avant tout un chouette petit film d’horreur. Au-delà d’une analyse du monde artistique, le film livre une histoire horrifique assez simple sur une malédiction meurtrière. Comme de nombreux autres films du genre, on a droit à une enquête (assez légère) sur le sort qui est réservé aux personnages et à une succession de morts qui ont chacun droit à leur scène terrifiante. Cela peut sembler basique, mais, pour qui aime ce genre de films, Velvet Buzzsaw offre de nombreux « moneyshots » intéressants. La scène utilisant la sphère métallique est certes prévisible, mais terriblement mémorable.

Cela n’empêche pas le long-métrage de bénéficier d’une esthétique soignée. Dan Gilroy et son directeur photo, Robert Elswit (There Will Be Blood), jouent avec la lumière et multiplient les plans symétriques et propres afin d’appuyer le scénario. Les plans montrant la ville, qui s’intercalent entre les scènes, sont particulièrement sublimes et deviennent de plus en plus sombres au fur et à mesure que le récit avance.

De plus, si les acteurs sont tous bons, Jake Gyllenhaal remporte la palme en jouant un critique excentrique sombrant lentement dans la folie. L’acteur déploie tous ses talents et on croit véritablement à son interprétation survoltée, qui ne tombe jamais dans le ridicule.

Néanmoins, Velvet Buzzsaw est un peu long. Toute la partie « potins » et critique du monde de l’art, bien qu’intéressante et développant les personnages, traîne parfois en longueur et on se demande où le cinéaste veut en venir. Par exemple, le personnage de John Malkovich semble à première vue majeur, mais il n’en est rien. Il ne fait aucunement partie de l’intrigue principale.

Or, cela n’empêche pas Velvet Buzzsaw d’être un honnête divertissement avec quelques scènes horrifiques bien tournées et mémorables. Et, en tant que fan d’horreur, ça me satisfait amplement.

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One Response to Velvet Buzzsaw (2019)

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