Glass (2019)

Réalisé par : M. Night Shyamalan

Ecrit par : M. Night Shyamalan

Avec : James McAvoy, Bruce Willis, Samuel L. Jackson, Anya Taylor-Joy, Sarah Paulson

Night Shyamalan est un réalisateur avec un parcours assez particulier. Il a démarré sa carrière en force avec The Sixth Sense (1999) et a réalisé quelques autres films dignes de mention par la suite (Unbreakable, Signs, The Village). Puis, ce fut la débandade. Avec des flops comme The Last Airbender (2010) et The Happening (2008), le cinéaste semblait sur la fin. Fort heureusement, il y a quelques années, il est revenu avec deux films plus intimistes qui ont eu de bons échos (The Visit, Split). On peut donc penser que, puisque Shyamalan a repris ses marques, Glass est un bon film, surtout qu’il s’agit de la suite de Unbreakable (2000) et Split (2016), deux de ses meilleurs films. Détrompez-vous, car Shyamalan est retourné dans les bas-fonds du monde cinématographique avec son dernier film.

Dix-neuf ans après l’accident de train qui a changé sa vie, Dunn (Bruce Willis) parcourt les rues afin de rendre son quartier plus sûr. Après un combat contre La Bête (James McAvoy), les deux sont envoyés dans un asile dans lequel une psychiatre (Sarah Paulson) a pour mission de les convaincre qu’ils sont des êtres normaux. Un seul problème subsiste : Elijah (Samuel L. Jackson), qui est à l’origine de tous les malheurs de Dunn, est également enfermé dans l’institut, et il est bien décidé à exposer La Bête aux yeux du monde…

Donc, Glass est mauvais, pour ne pas dire médiocre ou complètement insupportable. Pourquoi ? Est-ce au niveau de la réalisation ? Pas du tout. Même si certains plans peuvent paraître douteux, ils sont recherchés et il y a de nombreux mouvements de caméra intéressants qui rendent le tout dynamique. On retrouve plusieurs plans-séquences qui sont particulièrement réussis, surtout lorsqu’on voit les différentes personnalités du personnage de James McAvoy.

Est-ce à cause de la musique que Glass rate le coche ? Toujours pas. Celle-ci est particulièrement réussie, réutilisant la musique des deux premiers films. Surtout composée de bruits, elle crée une atmosphère anxiogène, stressante.

Les acteurs peut-être ? Non. Même s’ils ne brillent pas autant que dans Unbreakable ou Split, ils jouent du mieux qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont. Chapeau à James McAvoy qui enchaîne à la perfection les différentes personnalités de son personnage dans le même plan.

Alors, qu’est-ce qui fait en sorte que Glass est détruit par la majorité des critiques (incluant moi-même) ? Le long-métrage commence pourtant bien. Durant la première demi-heure, on mélange bien l’univers gris et dépressif de Unbreakable et l’univers brun et brutal de Split. Le combat entre les deux personnages est dénué d’effets spéciaux superflus, mais ne manque pas de tension. C’est seulement après la bataille, alors que les deux protagonistes se retrouvent dans l’hôpital psychiatrique, qu’on comprend le réel problème du long-métrage : le scénario !

Pendant près d’une heure, après le premier acte, il ne se passe absolument rien. La psychiatre explique à un personnage qu’il n’est pas un super-héros. Elle va voir le deuxième personnage et lui dit la même chose. Elle va voir le troisième personnage et répète encore son histoire. Et, si ce n’était pas assez, elle réunit les trois personnages et recommence son discours. Bref, pendant une heure, le spectateur a droit à la même histoire interminable, QUATRE fois !

Et les dialogues sont d’une débilité profonde. Ils sont tous là pour expliquer quelque chose alors que l’on aurait compris sans eux. Shyamalan nous enfonce ses explications et théories dans la gorge, croyant que l’on est trop bêtes pour faire des déductions logiques. Par ailleurs, ces nombreux dialogues coupent le rythme d’une des seules scènes d’action du film. En effet, lors du combat final, presque chaque coup est entrecoupé de personnages qui disent à voix haute ce qui se passe. C’est insupportable !

En outre, plus le film avance, plus Shyamalan enchaîne les flashbacks dont on se fout royalement. Ce n’est même pas pour nous faire comprendre des détails que l’on aurait oubliés. Ils ne servent à rien. A quoi ça sert de voir une scène dans laquelle on voit Elijah à dix ans se casser les os dans un manège de foire ? On sait déjà qu’il a des os de verre ! Si quelqu’un ne comprend pas parce qu’il n’a pas vu les autres films, tant pis pour lui !

De surcroît, le dénouement du combat est complètement raté. On s’attend à un combat épique, brutal, violent, mais on n’a droit qu’à deux-trois empoignades et quelques coups de poings, et c’est tout. Puis, c’est l’insulte suprême. Ce qui arrive après est d’un ridicule qu’il faut le voir pour le croire.

Si Shyamalan est connu pour ses twists inattendus, il en abuse dans Glass, car on a droit à pas moins de trois revirements et, si le premier est plutôt bien pensé (même s’il est terriblement amené, parlant de la genèse des multiples personnalités de James McAvoy), les deux autres sont tellement ridicules que c’en est abrutissant. Pour le dernier, un des personnages explique carrément en détails ce qui nous est présenté à l’écran, le tout appuyé par des flashbacks sans arrêt. Ces multiples twists rendent le film interminable ! Déjà que le combat final était faible, si on y ajoute trente minutes de révélations risibles, c’est insoutenable.

Ainsi, Shyamalan est, selon moi, un bon réalisateur, mais, dès qu’il prend de l’ampleur, il a des idées trop ambitieuses et ne sait pas comment les traduire à l’écran. Si quelqu’un filme une bouse, il a beau être le meilleur cinéaste au monde, ça reste une bouse.

 

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