Summer of 84 (2018)

Réalisé par : Anouk Whissell, François Simard, et Yoann-Karl Whissell

Ecrit par : Matt Leslie et Stephen J. Smith

Avec : Graham Verchere, Caleb Emery, Rich Sommer, Jason Gray-Stanford

Lorsque j’ai entendu parler de Summer of 84 pour la première fois, j’ai pensé : « Pfff ! Encore un film qui tente de surfer sur la vague Stranger Things, avec son ambiance eighties et sa bande d’amis tout droit sortie des Goonies. » Malgré cela, le fait que le film soit réalisé par un trio montréalais (RKSS) m’a fait m’y intéresser davantage. Et je me réjouis aujourd’hui de lui avoir laissé sa chance.

Davey est un adolescent comme bien d’autres. Il partage ses vacances d’été entre son job de livreur de journaux et ses rendez-vous avec ses amis. Lorsqu’il apprend que plusieurs adolescents de son âge ont mystérieusement disparu dans les environs, Davey ne tarde pas à diriger ses soupçons sur son voisin, dont les agissements lui semblent plus que suspects. Davey, tout excité à l’idée de mener à bien son enquête, ne se rend pas compte qu’il est peut-être en train de se mettre lui-même en danger…

Tout d’abord, l’ambiance du film est l’un des atouts de celui-ci. Cette petite ville de banlieue, paisible en apparence, en plein cœur des vacances scolaires, est un terrain idéal pour cultiver l’aura de mystère nécessaire à l’intrigue. La photographie, avec ses couleurs aussi chaudes que les températures de cet été de 1984, est de toute beauté.

De plus, les protagonistes sont sympathiques, en particulier le jeune Davey (Graham Verchere), qui a vraiment une bonne bouille, mais aussi Woody (Caleb Emery), le bon copain auquel on s’attache rapidement. Cependant, les innombrables allusions sexuelles que la bande d’amis échange durant toute la première moitié du film devenait franchement lassante. OK, j’ai conscience que la majorité des pensées d’un adolescent de 15 ans est tournée vers le sexe, mais là, ça devenait franchement lourd et caricatural. Heureusement, cela s’estompe lorsque l’intrigue gagne en intensité. L’identité du méchant (que je ne dévoilerai pas ici) est convaincante, le lieu de vie de celui-ci ainsi que l’endroit où il se cache pour échapper à la police m’ont fait froid dans le dos… Par contre, le personnage de Nikki (Tiera Skovbye), la voisine de Davey, est, lui, totalement inutile. Il n’apporte strictement rien à l’histoire, et sa suppression ne nuirait nullement au film, bien au contraire.

La qualité de l’interprétation est également à souligner, en particulier Graham Verchere (vu dans la série The Good Doctor), qui parvient à porter le film sur ses épaules malgré son jeune âge, mais surtout Rich Sommer, dans le rôle du voisin suspect, qui parvient, grâce à la subtilité de son jeu, à maintenir le spectateur dans le doute durant toute la durée du film.

Par ailleurs, pour ce qui est de l’intrigue, celle-ci est très bien ficelée. On se pose autant de questions que notre petit héros, on mène l’enquête avec lui, on espère de tout cœur qu’il ait raison. Je me suis très vite retrouvée plongée dans l’histoire, avec la furieuse envie d’en savoir plus. Cette curiosité, cette envie de démêler le mystère, prend d’ailleurs le pas sur la peur. Ne vous attendez donc pas ici à être terrorisé, cela n’est tout simplement pas l’enjeu majeur du film, et ce n’est pas du tout un défaut.  Finalement, lorsque l’on obtient le fin mot de l’histoire, celui-ci est parfait de simplicité. Toutefois, le film ne s’arrête pas là, et nous offre une dernière partie qui tranche radicalement avec le reste du long métrage.

Ce final sauvage représente une réelle rupture de ton avec le reste du film, plutôt sage. J’ai été surprise et je me demande encore s’il s’agit d’une bonne chose. Ce qui nous est donné est audacieux, certes, mais de là à dire qu’il est nécessaire, je m’interroge encore. Je pense qu’un second visionnement me serait utile pour pouvoir trancher. Ce qui est certain, par contre, c’est que cette dernière partie, nécessaire ou pas, ne gâche aucunement le plaisir que l’on a eu à visionner le film.

En conclusion, si vous vous sentez d’humeur à vous laisser emporter par une intrigue prenante, le tout dans une ambiance délicieusement rétro, Summer of 84 vous permettra de finir l’été de bien belle façon.

 

This entry was posted in s and tagged , , , , , , , , , , . Bookmark the permalink.

One Response to Summer of 84 (2018)

  1. Pingback:Le meilleur et le pire de 2018 selon Caro - L'HEURE DE L'HORREUR

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *