Unfriended (2015)

Réalisé par : Levan Gabriadze

Ecrit par : Nelson Greaves

Avec : Shelley Henning, Renee Olstead, Jacob Wysocki, Will Peltz

J’aime le cinéma et je suis follement amoureux du genre horrifique. Depuis que je suis haut comme 4 pommes (3, c’est trop jeune), je savoure les films du genre. J’en découvre toutes les facettes et chaque nouveauté, bonne ou mauvaise, est un délice en soi. Or, lorsque quelqu’un raconte des conneries sur un film d’horreur que j’ai aimé, ça me met hors de moi. Les gens ont le droit de ne pas aimer, mais une phrase telle que «C’tait fucking à chier, j’ai même pas eu peur» est irrecevable. Ces gens n’ont aucun respect pour le genre et, lorsqu’on leur présente quelque chose d’innovant, ils s’empressent de monter aux barricades et de détruire le film. J’étais malheureusement entouré par ce type de personnes désagréables lors de mon visionnement de Unfriended. Loin du chef-d’oeuvre, ce film mérite tout de même qu’on s’y attarde.

Quelques temps après le suicide de leur amie Laura, six jeunes tentent de discuter paisiblement entre eux via leur webcam. Or, un septième individu se joint à eux et gâche peu à peu leur plaisir… Celui-ci semble tout connaître d’eux, même leurs plus sombres secrets, et commence à les éliminer les uns après les autres. S’agirait-il du fantôme de Laura ?

Durant les dernières années, nous avons eu droit à plusieurs films tournés par webcam. Il y a bien eu The Den qui exploitait l’invasion de domicile en passant par le slasher pour se transformer en espèce de torture porn. Il y a eu Open Windows qui était simplement bizarre, mais tout à fait dans le style de Nacho Vigalondo. Si, comme dans le found footage traditionnel, cette méthode de réalisation se veut réaliste, je n’ai jamais été complètement satisfait à ce niveau avec les deux films mentionnés précédemment. C’est toutefois ce que Unfriended propose : un film d’horreur minimaliste tourné par webcam avec pratiquement aucun mouvement de caméra (il y a bien 2-3 passages où les jeunes se promènent avec leur ordinateur portable). C’est rafraîchissant, bienvenu et franchement effrayant (je dois avouer qu’un rien m’effraie, aussi).

La réalisation de Levan Gabriadze est d’ailleurs très efficace. Filmé entièrement à partir de l’ordinateur d’un seul des personnages, on alterne entre les webcams, Facebook, internet et j’en passe, sans jamais s’ennuyer. Les scènes de tension sont très bien exploitées. Par exemple, la seule attente d’une réponse de la part de Laura via messagerie privée fait dresser les cheveux sur la tête. Gabriadze prend son temps et nous présente une mise en scène teintée d’un réalisme rarement égalé dans ce genre de long-métrage, sans tomber dans l’horreur facile. Un autre détail apprécié est qu’on ne voit jamais l’antagoniste. Donc, pas de mauvais CGI, ni de déception quant à la révélation.

Parlant de réalisme, les acteurs sont tous excellents dans leur rôle. Il est intéressant de voir des jeunes qui ont l’air d’être des jeunes et qui n’ont pas une plastique parfaite. On croit à leur performance, à leurs émotions. On croirait vraiment que ces six amis se contactent fréquemment par webcam. Les scènes où les personnages se fâchent l’un contre l’autre alors qu’ils sont en danger me répugnent d’habitude, mais, dans Unfriended, les acteurs rendent le tout convaincant. Je comprends les raisons pour lesquelles ils agissent ainsi. Je suis également persuadé que, les seules fois où ils ne sont pas à l’aise dans leur rôle, c’est dû à une faiblesse du scénario.

Il me serait impardonnable de ne pas faire mention de la musique employée. Les chansons entendues sont jouées à partir de l’ordinateur portable de Blaire, le personnage principal. Cependant, à l’occasion, l’antagoniste prend le contrôle de la musique et met des chansons qui sont très appropriées avec la situation. Ça détend l’atmosphère et fait office de comic relief, mais sans être agaçant. Néanmoins, à quelques moments, lors des scènes de tension, on entend un fond statique dont on aurait pu se passer. L’œuvre est déjà tendue, pas besoin d’en ajouter.

Il existe tout de même quelques défauts à Unfriended. Tout d’abord, le film est très prévisible. Si la réalisation n’est pas conventionnelle, le scénario l’est à 100%. En étant le moindrement amateur, il est facile de prévoir, dans l’ordre, qui va mourir et comment tout ça va finir.

Par ailleurs, les scénaristes emploient des raccourcis ridicules concernant les meurtres. Je m’explique. Dans un film, il n’arrive jamais rien pour rien. Par exemple, il y a un clown dans Poltergeist. N’importe qui peut prévoir que ce clown prendra vie à un certain moment dans le film. C’est parfois fait avec subtilité. Pas dans Unfriended. C’est même parfois carrément ridicule. Par exemple, un des personnages aura un couteau avec lui. Mais de quelle manière va-t-il entrer en possession dudit couteau ? Ben, on va dire que sa copine aime se faire menacer par un gars avec un couteau… alors que ça ne colle pas du tout avec ce que l’on sait des personnages… Qui, au monde, aime se faire menacer par quelqu’un avec un couteau pour être excité ? Svp, ne m’envoyez pas de noms.

Malgré tout, Unfriended reste un divertissement honnête et sans prétention. Même si le scénario possède certaines faiblesses, la réalisation et le jeu des acteurs réussissent à monter la barre. Je conseille à tous de lui donner une chance et d’encourager des artistes qui n’ont pas peur de faire quelque chose de différent.

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One Response to Unfriended (2015)

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