Serial Mom (1994)

Réalisé par : John Waters

Ecrit par : John Waters

Avec : Kathleen Turner, Sam Waterston, Matthew Lillard, Ricki Lake

Ce film est inspiré d’une histoire vraie.

Cette phrase, maintes fois reprise au début de nombreux films d’horreur, a le don d’annihiler chez moi toute envie de continuer à regarder la suite. Pourtant, pour Serial Mom, c’est le contraire. Pourquoi, me demandez-vous ? Parce que, peu de temps après les premières minutes de visionnement, on comprend rapidement que rien, dans cette histoire, n’a pu être réel, et que ce n’est qu’une goutte d’absurdité ajoutée dans l’océan de folie délirante qu’est Serial Mom, une des meilleures comédies d’horreur de tous les temps !

Beverly (Kathleen Turner) est une maman modèle. Elle prépare de bons repas pour sa famille, rencontre les professeurs de ses enfants pour s’assurer qu’ils aient de bonnes notes et a une vie sexuelle active avec son mari. Elle adore sa famille. Elle tuerait pour elle. En fait, elle tue pour elle…

Vous voulez de l’absurdité ? Avec Serial Mom, vous en aurez pour votre argent ! Ce long-métrage multiplie les scènes incongrues, mais ô combien savoureuses, qui manient habilement le ridicule afin de faire rire. Comment ne pas pousser un cri de surprise en assistant à un meurtre commis à coups de gigot, ou bien en voyant la famille de la meurtrière être suivie par une file d’au moins un kilomètre de voitures de police, alors qu’elle se rend à l’église ? Alors qu’on croit avoir tout vu, le réalisateur, John Waters, en rajoute une couche afin de rendre son film plus fou encore. C’est le cas avec le personnage de Scotty, obsédé par la pornographie. Une des scènes le montre en train de se masturber, et vous ne verrez sans doute jamais personne se toucher de façon aussi bruyante.

Une des raisons pour lesquelles le film fonctionne aussi bien est que son scénario est imprévisible. Par exemple, Beverly est rapidement soupçonnée de la série de meurtres qu’elle commet, et la police la suit peu importe où elle va. Comment va-t-elle réussir à continuer à tuer ceux qui le méritent si elle est constamment observée ? Elle enchaîne les actions les plus absurdes, mais aussi les plus inattendues, afin de surprendre constamment le spectateur.

On peut également parler des personnages, qui sont très différents de ceux que l’on rencontre habituellement dans les films de ce genre. C’est le cas des policiers qui sont loin d’être stupides et qui découvrent très rapidement que Beverly est coupable. Même chose du côté de la famille qui a des doutes et qui veut tout simplement aider Beverly et l’empêcher de commettre l’irréparable. Chaque personnage a un trait unique et original qui le démarque des autres (la fille de Beverly qui drague tout le monde, le fils qui adore les films d’horreur). On pourrait croire que ça les rend unidimensionnels, mais ce n’est pas le cas. Chacun a une vraie personnalité et est attachant à sa propre manière.

Le meilleur personnage est sans aucun doute Beverly, qui est personnifié à la perfection par Kathleen Turner. Jamais une actrice n’aura eu l’air d’avoir autant de plaisir à jouer un rôle. Elle est parfaite. Dès les premières minutes, dans lesquelles elle change sa voix pour faire des blagues obscènes au téléphone, on comprend qu’elle est née pour incarner ce personnage. Susan Sarandon était censée être le premier choix pour le jouer et, bien que j’aime beaucoup cette dernière, elle n’aurait jamais pu fournir une performance similaire.

Certains pourraient dire que Serial Mom manque d’horreur et n’est qu’une simple comédie. En effet, l’horreur est mise de côté au profit de l’humour, mais il n’en demeure pas moins que John Waters est un fan d’horreur et le montre grâce à un hommage non subtil, mais apprécié, à Herschell Gordon Lewis. Non seulement le personnage du fils de Beverly, joué par le génial Matthew Lillard (Scream), est un fan du cinéma sanglant de Lewis, mais on a également droit à une scène montrant un bout de foie embroché sur un tisonnier, rappelant, sans aller dans l’excès, le meilleur de la filmographie du cinéaste.

On peut définitivement dire que Serial Mom est une des plus efficaces comédies d’horreur faites à ce jour, n’ayant rien à envier à des classiques tels que Gremlins (1984) ou Ghostbusters (1984). Grâce à un scénario complètement déjanté et des performances exceptionnelles, John Waters a su créer un classique qui devrait s’élever au rang d’œuvres phares de l’humour des années 90.

Attention, cette bande-annonce contient des spoilers.

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