Dans la Brume (2018)

Réalisé par : Daniel Roby

Ecrit par : Guillaume Lemans, Jimmy Bemon, Mathieu Delozier

Avec : Romain Duris, Olga Kurylenko, Fantine Harduin, Michel Robin

Je ne suis vraiment pas un fan de films français. Quand ce ne sont pas des adaptations ratées de bandes-dessinées ou encore des comédies misogynes, homophobes ou racistes, ce sont des « feel-good movies » paresseux dont le dénouement est dévoilé d’avance dans la bande-annonce. Je ne suis pas un très grand fan du cinéma d’horreur français non plus. Beaucoup parlent d’un cinéma brutal, sanglant, mais moi, j’ai souvent l’impression de me trouver face à des œuvres prétentieuses avec des discours philosophiques à deux balles qui finissent par m’endormir. Certes, il y a des exceptions (Haute Tension, Grave, Ghostland) et je laisse toujours le bénéfice du doute au film que j’ai en face de moi avant de m’en faire une idée mais, trop souvent, je suis déçu. Puis est arrivé Dans la Brume, et j’ai été charmé. Hélas, je ne parle que de la bande-annonce…

Sarah, la fille adolescente de Mathieu et Anna, souffre d’une maladie qui l’oblige à rester enfermée en tout temps dans une espèce de bulle en verre high-tech la séparant du reste du monde. Un jour, les rues de Paris se retrouvent envahies par une brume mortelle. Seule solution : grimper les étages rapidement et rester au-dessus du nuage assassin. Le compte à rebours commence alors pour nos deux parents : leur fille est toujours enfermée dans son isoloir, entouré par la brume, et la batterie qui permet de filtrer l’air se vide rapidement…

Coincé sur mon toit…

J’ai dû payer deux fois pour voir Dans la Brume. J’achète mes billets en avance pour ne pas perdre de temps à faire la file. Or, à cause de sérieux embouteillages, j’ai manqué la représentation et je suis rentré chez moi. Le lendemain, j’y suis retourné. Si j’avais su ce qui m’attendait, je n’aurais pas payé deux fois pour ça.

Dans la Brume n’est pas sans qualités, cependant. La réalisation de Daniel Roby (La Peau BlancheLouis Cyr) est très efficace durant les scènes d’action. Ainsi, lors de l’arrivée de la brume, il exécute à la perfection le sentiment de chaos et de panique vécu par les habitants. Les mouvements de caméra sont toujours fluides. Par ailleurs, il utilise astucieusement les plans aériens et jouent habilement avec les différentes perspectives.

Une scène qui rappelle « War of the Worlds » de Steven Spielberg

De plus, le scénario propose lui aussi quelques bonnes idées. Par exemple, jamais on n’a une explication claire de ce qui se passe. On a bien une petite hypothèse, mais rien de sûr. On voit également certaines actions qui se passent au loin avec d’autres personnes coincées en hauteur, mais on reste dans un certain flou. Ce mystère, cette sous-explication, est intéressante, car elle permet au spectateur de s’imaginer diverses théories.

Par contre, c’est ce même scénario qui tire le film vers le bas. Presque toutes les cinq minutes, on essaie de nous faire pleurer, mais ça ne fonctionne jamais parce que ça parait toujours forcé. Chaque fois qu’on a une scène larmoyante, les images sont appuyées par une musique lourde et triste chargée de violons. Alors que le suspense est bien réussi, on essaie de mettre l’emphase sur un aspect qui n’est, lui, pas maîtrisé : le drame.

De plus, les personnages prennent parfois des décisions complètement idiotes. D’aucuns savent que les films d’horreur peuvent être truffés de ce genre de décisions mais, dans ce film, elles sont légion et elles sont exécutées par des protagonistes présentés comme des êtres très réfléchis et agissant de manière logique. Par exemple, alors que les personnages n’ont qu’une quantité très limitée d’oxygène et doivent se rendre à l’extérieur, ils décident d’y aller à deux ! Bravo pour l’économie d’air ! Impossible de ne pas lâcher un soupir d’exaspération à chacune de ces décisions ridicules, et il y en a énormément.

Par ailleurs, les acteurs sont tous mauvais. Romain Duris (L’Auberge Espagnol) s’en sort correctement, mais les autres tirent le film vers le bas. Les moments dramatiques, trop nombreux, se trouvent affaiblis par ces piètres performances. Mais c’est Fantine Harduin (Happy End), qui incarne la jeune fille dans la bulle, qui est la moins convaincante. Aucune de ses lignes ne fonctionne. Elle ne joue pas, elle récite ses répliques.

La fin n’aide pas non plus à aimer Dans la Brume. Elle est tellement forcée et empreinte d’une ironie qui se veut intelligente que c’en est insultant. On la voit venir environ quinze minutes avant le générique et on ne peut qu’espérer qu’ils n’iront pas dans cette direction. Malheureusement, ils y vont et c’est dommage parce que c’est une fin qui ne satisfait pas.

Somme toute, malgré quelques qualités surtout au niveau de la réalisation, Dans la Brume est plutôt médiocre. Les scènes d’action et de suspense valent certes la peine, mais sont hélas reléguées au second plan, au profit de scènes tire-larmes. Un film qui devrait très certainement rester bien caché… dans la brume.

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