Muse (2017)

Réalisé par : Jaume Balagueró

Ecrit par : Jaume Balagueró, Fernando Navarro

Avec : Elliot Cowan, Franka Potente, Ana Ularu, Christopher Lloyd

Il y a quelques mois, j’avais écrit une critique du film Verónica (lire critique ici). J’avais avancé l’idée que, dans l’équipe de Jaume Balagueró et Paco Plaza, réalisateurs de la série [REC] (2007), c’était Paco Plaza qui était le meilleur cinéaste des deux. Ainsi, malgré le fait que Veronica soit très oubliable, on pouvait discerner un certain talent artistique au niveau de la réalisation. Donc, avec Muse, c’était l’occasion pour Jaume Balagueró de me donner tort, surtout que le scénariste du film est le même qui a écrit Veronica. Quoi de mieux pour juger ?

Samuel est un professeur universitaire en dépression depuis le suicide de sa compagne un an plus tôt, et est en proie à de terribles cauchemars lors desquels une femme est assassinée durant un rituel. Un matin, il découvre à la télévision que cette personne a réellement été assassinée dans les mêmes circonstances. Intrigué, il se rend sur les lieux du crime afin d’en savoir plus et rencontre une jeune femme ayant les mêmes rêves que lui. Le mystère ne fait que s’épaissir…

A la lecture du synopsis, si vous êtes comme moi, vous vous êtes sans doute dit que le concept était intéressant. Et vous aviez raison : le scénario développe une mythologie originale qui expose les muses, créatures démoniaques inspirant les poètes, tout en détruisant leur vie. Il y a même une scène dans laquelle un personnage raconte les mésaventures d’un groupe qui s’est approché un peu trop près de ces monstres, rappelant les légendes urbaines que l’on se racontait étant petits dans la cour de récré. Malheureusement, il s’agit là de l’unique bon point du film.

Aussi, une fois que l’on voit ces muses, on déchante assez rapidement. Elles ont le pouvoir d’infliger les pires tortures en récitant un seul vers de poésie et d’apparaître où bon leur semble. Or, elles n’en font absolument rien. Même lorsque les protagonistes trouvent un moyen pour s’en débarrasser, les muses ne semblent pas du tout préoccupées, se contentant de se déplacer lentement en faisant des simagrées. Elles sont des figurantes dans un film qui porte leur nom.

De plus, il est extrêmement difficile de résister à l’envie de se pendre pendant l’heure cinquante que dure le film. Ce n’est pas que le scénario soit particulièrement déprimant (même s’il l’est), mais cela relève plutôt du fait que le film entier est gris. Il n’y aucune once de couleur, jamais de joie dans les personnages même lorsqu’ils sont heureux. La musique, omniprésente, n’aide pas. Elle est larmoyante à souhait et donne envie de de s’ouvrir les veines avec l’objet le plus proche. En d’autres mots, le film est vraiment soporifique.

Que du gris !

Par ailleurs, en plus d’être ennuyeux à souhait, le film est également interminable. Muse a la faculté de ralentir le temps pour toute sa durée. A plusieurs moments du long-métrage, on a l’impression que l’on approche de la fin, mais elle n’arrive jamais ! A la place, on suit une enquête bourrée de clichés et inintéressante qui n’en finit jamais. On dirait même que les acteurs attendent que le calvaire se termine, subissant leur sort plutôt que jouer convenablement leur rôle.

Si ce n’était pas assez désagréable comme ça, Jaume Balagueró nous offre la pire réalisation de sa carrière (oui, pire que [REC 4]). Il utilise de nombreuses techniques vues et revues que l’on ne rencontre plus que dans des films amateurs. Le personnage est en train de rêver ? « On va faire des ralentis et je vais pencher la caméra en angle pour que les gens comprennent qu’il rêve ! »  De nos jours, aucun film qui se respecte ne fait ça ! Aucun ! On croirait se trouver face à une œuvre réalisée par un adolescent qui fait son premier film et qui ajoute des effets superficiels qui ne servent à rien !

Il faut également mentionner la fin. On a droit à une certaine révélation concernant l’enquête que les personnages mènent. Or, cette révélation fait en sorte que toute l’investigation qu’ils ont accomplie devienne inutile. Les presque deux heures passées à les suivre auraient pu se résoudre en quelques minutes ! Et c’est ça le plus insultant ! Si une œuvre m’emmerde pendant deux heures, il ne faut pas me raconter une fin à la « tout ça n’était qu’un rêve ». Bien que ce ne soit pas ça la révélation, ça laisse le même goût amer.

Si je peux vous donner un conseil, c’est de ne pas regarder Muse si vous êtes déprimé. Ça vous achèvera. Ne le regardez pas non plus si vous êtes joyeux. En fait, ne le regardez pas.

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