Insidious (2010)

Réalisé par : James Wan

Ecrit par : Leigh Whannell

Avec : Patrick Wilson, Rose Byrne, Lin Shaye et Ty Simpkins

Poltergeist (1982) est un de mes films favoris. Il constitue, pour moi, le parfait film d’horreur familial. Il est très effrayant, mais reste abordable pour n’importe quel membre de la famille. Lorsque j’ai su qu’un remake allait voir le jour, j’étais complètement indifférent. Tout d’abord parce que le film original est sans défauts et a très bien vieilli. Ensuite parce qu’il y a déjà eu un excellent remake non-officiel de Poltergeist quelques années plus tôt, Insidious (2010).

Josh Lambert (Patrick Wilson) et Renai Lambert (Rose Byrne) viennent d’emménager dans une nouvelle maison avec leurs trois enfants. Alors que tout a l’air d’aller pour le mieux pour la petite famille, le jeune Dalton (Ty Simpkins) tombe dans un curieux coma auquel les médecins n’ont aucune explication. Et pire encore, des apparitions ésotériques viennent terrifier les Lambert et semblent les suivre peu importe où ils se trouvent. Josh et Renai feront tout pour se sortir de cette situation et sauver leur fils.

En 2004, James Wan révolutionnait le monde de l’horreur avec Saw (2004). Moins de dix ans plus tard, il remet ça avec un film à petit budget, Insidious. Pour preuve, les nombreux films sortis les années suivantes mettant en scène une jeune famille hantée par une créature/démon/fantôme (Dark Skies, Sinister, The Conjuring, etc.). Et c’est normal que Insidious ait marqué un tournant dans le cinéma d’horreur, car c’est un véritable coup de maître de la part de Wan.

En effet, alors que son style était plutôt interchangeable quoique réussi dans ses précédents films (Saw, Dead Silence, Death Sentence), James Wan appose sa véritable marque dans ce film et prouve qu’il peut effrayer le spectateur sans aucun problème. Certains diront que ses films suivants sont mieux réalisés, mais c’est Insidious qui lui a permis de développer en premier son authentique talent.

De plus, la réalisation est appuyée par un excellent scénario de Leigh Whannell (Saw, Dead Silence) dont la structure est très semblable à celle de Poltergeist. Mais, malgré ses ressemblances, le film reste unique et n’en est pas qu’une pâle copie. Par ailleurs, Whannell n’hésite pas à imposer de nombreuses idées originales (comme une séance de spiritisme avec un masque à gaz) qui pourraient sembler ridicules sur papier, mais le duo Wan-Whannell maîtrisent leur art à la perfection.

Et si ce film est si réussi, c’est aussi grâce à ses nombreux acteurs de talent. Rose Byrne (Neighbors) et Patrick Wilson (The Conjuring) convainquent en tant que parents dépassés par les évènements. De plus, Lin Shaye (Chillerama), dans le rôle de la médium, est incontestablement la meilleure et vole la vedette, surtout lorsqu’elle est appuyée par ses deux assistants, Specs (Leigh Whannell) et Tucker (Angus Sampson), les deux « comic relief ».

Qui plus est, la cinématographie est remarquable, même si elle reste très sobre. Les directeurs photo, John R. Leonetti (Wish upon) et David M. Brewer (Lake Eerie), jouent habilement avec les contrastes de blanc et de noir et amènent une touche surprenamment froide avec un éclairage bleuté, ce qui ajoute une atmosphère horrifique.

Insidious est mon film préféré de James Wan, même si je dois avouer que son style s’est amélioré avec ses Conjuring (2013, 2016). Il est une relecture parfaite de Poltergeist et il semble être meilleur à chaque réécoute. Son seul défaut est d’être un peu trop sombre et de ne pas être pour toute la famille. Enfin, si vous ne voulez pas traumatiser vos enfants et leur payer un thérapeute durant de nombreuses années.

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