Réalisé par : Charles E. Sellier Jr.
Ecrit par : Michael Hickey
Avec : Robert Brian Wilson, Lilyan Chauvin, Gilmer McCormick
Enfin arrive cette merveilleuse période de l’année où Frank Sinatra nous annonce de sa douce voix que le Père Noël arrive en ville, où les maisons sont éclairées par un hétéroclite mélange de couleurs, où les rues se pavent d’un léger manteau blanc et où un psychopathe décide de tuer ceux qui n’ont pas été sages. Ce dernier élément ne vous dit rien ? C’est parce que vous n’avez jamais vu Silent Night, Deadly Night, film culte des années 80.
Alors qu’il n’était qu’un tout jeune enfant, Billy (Robert Brian Wilson) a vécu un traumatisme en voyant ses parents se faire massacrer par un homme déguisé en Père Noël. Plusieurs années plus tard, élevé dans un orphelinat par une bonne sœur dictatrice, il se trouvera un emploi dans une boutique de jouets. Petit problème : c’est la période des fêtes et il doit enfiler le costume du gros bonhomme rouge puisque celui qui devait le faire est malade. Il n’aura donc pas le choix de punir ceux qui n’ont pas été sages à coups de hache dans le visage.
Il y a des slashers des années 70-80 qui méritent amplement leur statut culte et qui ont traversé la barrière du temps : Halloween (1978), Friday the 13th (1980), Prom Night (1980), My bloody Valentine (1981), etc. Par contre, malgré de nombreuses qualités et au risque d’en choquer certains, j’ignore les raisons pour lesquelles on place Silent Night, Deadly Night dans cette catégorie.
En fait, une grande partie de son culte vient de son concept qui en a fâché plusieurs, forçant les producteurs à le retirer des salles. Il faut dire que de montrer une bande-annonce avec un Père Noël tueur aux heures de grande écoute alors que les enfants attendaient impatiemment le grand jour où ils pourraient ouvrir leurs cadeaux n’était pas nécessairement une bonne idée. Si ce n’était pas de cette polémique, on en parlerait sûrement beaucoup moins aujourd’hui.
Parce que les meurtres, bien qu’originaux, sont réalisés beaucoup trop rapidement, comme si on voulait s’en débarrasser. Et c’est dommage puisqu’il y a énormément de potentiel. On compte, parmi les armes utilisées, une hache, un arc, les bois d’un cerf, une luge et ce n’est que quelques exemples. Mais c’est fait précipitamment et très peu graphique. Pas que je désire ardemment voir des effusions de sang, mais j’aimerais en avoir pour mon argent.
La fin est également décevante. Après une pléthore de meurtres qui s’enchaînent à un rythme effréné, le long-métrage se termine abruptement, avec un climax inexistant. A l’image de ses meurtres, le réalisateur a l’air de vouloir se débarrasser d’un segment de son film, comme s’il en avait marre.
Malgré tout, Silent Night, Deadly Night n’est pas un mauvais film, notamment grâce au développement de son personnage principal. Car Billy n’est pas qu’un tueur comme les autres. Le scénario, appuyé par la performance des différents acteurs personnifiant Billy, contribue à développer un caractère riche au tueur. On en vient même à ressentir de la pitié pour cet être tourmenté alors qu’il s’amuse à planter sa hache dans le crâne de parfaits innocents. Il est surprenant de voir un tel traitement pour un meurtrier, surtout pour un slasher des années 80 et c’est très rafraîchissant.
Somme toute, même si les meurtres ne sont pas particulièrement réussis, le film reste assez divertissant et développe un angle assez peu exploré, surtout à l’époque. A défaut d’être un classique pour certains, Silent Night, Deadly Night est un long-métrage qui se laisse agréablement regarder, surtout en cette période enneigé.
Patrick Lirette-Lefebvre
Mordu d'horreur depuis son plus jeune âge et ancien critique pour le défunt site Horreur-Web, Patrick a quitté son Québec natal et a comme mission de propager sa passion sur le vieux continent. Ses films d'horreur favoris sont Scream et 28 Days Later.
